Pour entamer l'année 2015, Cœur de Gamer met à l’honneur une série culte et chère à notre chroniqueur Thomas Daveluy : j’ai nommé Metroid Prime. N'ayant jamais essayé un seul Metroid, j'étais particulièrement curieux de réaliser cette interview. Je savais juste que la série à donné son nom au terme "metroidvania" (oui, merci à Castlevania aussi) et que les épisodes Prime sont en vue subjective. Pour moi, c'étaient de simples FPS, ce qui me paraissait aller en contradiction avec cet univers faisant la part belle à l'exploration. Allez Thomas, explique moi pourquoi Metroid Prime t'a tant fasciné?

 

«C’est Metroid Prime qui m’a fait découvrir la série. Je devais avoir 15 ans et j’ai eu une Gamecube pour mon anniversaire. Je ne savais pas à quoi m’attendre.»

Et dès le début, Metroid Prime 1  va mettre une grande baffe à Thomas. Au sens propre, car la Reine Parasite, premier boss de l’aventure, va se charger de lui montrer pourquoi c’est une reine.

«Je me suis fait exploser, je me suis dis que ce boss était super dur ! Mais j’étais fasciné par les graphismes et l’ambiance un peu glauque. Au début on arrive sur un vaisseau pour découvrir que tout le monde est mort. Je voulais comprendre pourquoi. La bande son est également l’une des meilleures de la console. Tous ces éléments m'ont motivé pour recommencer directement. Après l’avoir battue, un timer m'a annoncé que le vaisseau allait s’autodétruire. En fait, tu as largement le temps de t’échapper, au moins trois fois. Sauf qu’à l’époque ma vieille TV cathodique était très sombre et je ne voyais que dalle (il faut passer par un couloir exigu pour fuir.) Gros stress, je ne voyais rien. J’étais à fond dedans, j’étais Samus.»

Détail amusant, Thomas me révèle que lorsqu’il refait le jeu désormais, ce terrible boss se fait à son tour laminer en quelques secondes à la faveur d’un glitch permettant de tirer des missiles en rafale.

 

Les environnements ont également beaucoup marqué Thomas et il me confie s’être bien souvent arrêté pour regarder chaque lieu en détail, la faune et la flore donnant au jeu et à son univers une forte crédibilité.

Les ruines Chozo sont l’un de ses environnements préférés : «Quand je suis arrivé dans la salle avec l’arbre, la musique, je me suis dit « OK, ce jeu je ne vais pas le lâcher.»

Thomas m’a également fait part d'un souvenir que je trouve absolument génial. Il a joué à ce jeu en été, un été bien chaud, et certains de ces environnements ont trouvé écho aux conditions climatiques.

«Il devait faire 40° dehors et deux régions m’ont particulièrement marqué : d'abord les Cavernes du Magmoor, avec la lave, ce qui m'a posé beaucoup de problèmes. Avoir chaud dans le jeu et chez soi, c’est mieux que l’Occulus Rift niveau feedback! Après ce passage qui jouit d’une superbe musique à base de tambours et de chœurs tu arrives aux Monts Phendrana, un monde gelé, et là ça fait un bien fou. Depuis, je garde les Monts Phendrana comme l’un des lieux les plus apaisants parmi tous les jeux que j’ai fait.»

 

 

 

 

 

 

 

 

En ce qui concerne Metroid Prime 2, Thomas a vécu un grand moment de jeu vidéo avec la forteresse Luminoth.

«Et contrairement aux lieux de Metroid Prime que j'ai évoqué, elle se situe à la fin du jeu. L’ambiance change radicalement. Habituellement un Metroid, ce sont des univers sombres, désertiques, des marais. Et là tu débarques dans un trip à la Tron. D’autant plus que tu as cette  armure qui fait de toi un demi-Dieu dans un univers habituellement biologique. L’un des premiers  ennemis de la forteresse a la capacité de te hacker. Ton viseur se brouille, ton armure se réinitialise, j’ai eu un sacré choc car les adversaires ont les mêmes capacités que toi. En plus c’est le dernier temple, le jeu est très dur. Jouissif.»

 

Thomas me glisse au passage une anecdote : Brian Walker, l'un des développeurs, n’a pas réussi à battre le Gardien Turbo, un boss de Metroid Prime 2. A ce moment de son récit je suis déjà bien chaud pour me faire la Trilogie en version Wii. Et Thomas m’achève avec un dernier détail bien punchy :

«Dans Metroid Prime 2, tu dois scanner des items, notamment des hologrammes créés par le peuple qui vivait avant. Des fans ont approfondi le sujet et ont découvert que leurs formes donnent un véritable alphabet. Rien n’est dit dans le jeu, mais cela montre à quel point chaque détail est poussé dans cet univers. Un petit mot sur le troisième opus. Il est beau et termine bien la saga, mais malgré cela, il ne m'a pas fait vivre de moments uniques comme ceux-là".

Richesse et cohérence de l'univers, ambiance graphique et sonore de premier ordre, chronologie des évènements sont autant d'éléments qui ont marqué durablement Thomas.

"Tu comprends maintenant pourquoi j'attends à chaque E3 un nouvel épisode sur Wii U ? Parce que Metroid Other M est à oublier, cela fait donc 8 ans que c'est le vide. Miyamoto a annoncé un épisode sur 3DS et Wii U mais rien, aucune info, aucune image.»

Merci Thomas. Je me mets en quête de la trilogie sur Wii, et quelle bonne nouvelle, Nintendo annonce la disponibilité de certains jeux Wii sur l'EShop de la Wii U, dont la trilogie Metroid Prime ! J'ai hâte !

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