[Chronique Retro] Need for Speed Underground 1 et 2

Au début des années 2000, l’une des tendances émergentes en matière de véhicules fait aujourd’hui bien sourire. Vous l’avez peut-être deviné il s’agit du tuning, pratique qui consiste à modifier de fond en comble l’apparence de son bolide. Les prémices de la personnalisation à outrance à laquelle l'on assiste de nos jours fait également le succès d'une certaine saga de films née à l’époque et qui surfe sur cette tendance, The Fast and the Furious. Côté jeux vidéo, on s’adapte également : en 2003, EA prend un nouveau virage avec sa série Need for Speed. Adios les courses poursuites avec la police, bienvenue dans le monde du tuning. Un univers très… Underground.


« Elle est vraiment pourrie ta caisse ! »

C’est évident au vu de cette intro, Underground s’inspire de Fast and Furious et ne s’en cache pas. Les puristes reconnaîtront la scène du début du second film, avec le même pont et des véhicules étrangement similaires. La comparaison ne s’arrête évidemment pas là. S’il n’y a pas de flics infiltrés ici, on retrouve les « codes » de l’univers des bagnoles : des courses de nuit, une musique rap / hip-hop avec quelques morceaux plus pop-rock (Lil John, Petey Pablo, Asian Dub Foundation, Nate Dogg...) et surtout une réputation à se faire.

Le scénario du jeu ? Il n’y en a guère. Vous débarquez au volant d’une Honda Integra Type R, disputez une course au volant de celle-ci... Avant de vous rendre compte que cela n’était qu’un doux rêve. La réalité se voit tout autre : vous partez de rien pour tenter d'arriver au sommet. Un choix entre quelques véhicules se présente alors ; évidemment, en bons français, l’on se rue sur la Peugeot 206. Et c’est ainsi que notre périple de pilote de rue commence, après une petite moquerie de Samantha, qui fait office de guide tout au long du jeu.

 

Mal conduire, bien comme il faut.

Il est vrai qu'Underground peut rebuter en terme d’ambiance, surtout aujourd’hui où « kéké » reste l’adjectif employé pour qualifier les adeptes du tuning. Certes, la personnalisation intégrale du véhicule demeure essentielle pour se faire une réputation, faire la couverture de magazines prestigieux et affronter les pilotes les plus estimés. Mais il est évidemment possible de contourner quelque peu cette obligation (en appliquant des vinyles de la même couleur que votre véhicule par exemple) afin de profiter pleinement du titre et de son gameplay très réussi. Avec une prise en main immédiate due à des véhicules très maniables (orientation arcade oblige) ainsi qu’à un rendu très fluide, le titre d’EA reste aujourd’hui encore l’un des meilleurs en la matière.


Si cela n’est pas forcément flagrant, on ressent de légères différences en fonction du véhicule piloté et cela est appréciable. Seul (gros) regret, la progression se veut assez monotone et relativement courte (une centaine d’épreuve en carrière). En plus, la voiture ultime qu’est la Nissan Skyline GTR-R34 n’entre en notre possession que vers la fin du jeu. Impossible donc d’en profiter pleinement de nombreuses heures durant, et c’est bien regrettable.

Underground au carré.

Forts de chiffres de vente extrêmement satisfaisants - 10 millions d’exemplaires toutes plateformes confondues (PS2, NGC, Xbox et PC) - EA n’attend guère. Seulement un an plus tard, Need for Speed est déjà de retour avec un titre sobrement intitulé Underground 2.

Le nouveau titre d’EA Black Box tente une approche scénaristique sommaire, qui relève de l’anecdote. Six mois après les exploits d’Underground, vous êtes devenu le numéro 1 et attisez la jalousie d’autres pilotes. Un soir, un inconnu vous appelle et vous propose un défi. La suite est évidente : traquenard, puis accident de la route. L’heure est venue de quitter la ville et de s’installer à Bayview.

 

Pimp My Ride.

Bien qu’Underground 2 soit sorti un an seulement après le premier, il n’en demeure pas moins riche en nouveautés. Premièrement, la progression s’avère nettement différente et bien mieux pensée : ici, finis les enchaînements d’épreuves en passant par un menu, on accueille avec plaisir un monde « ouvert » et la possibilité de se balader à volonté dans Bayview. Les épreuves, disséminées un peu partout sur la map et représentées par des points, restent elles quasi-inchangées : circuit, sprint, drag et drift. S’ajoutent à ceux-ci deux modes : Street X (des courses sur un parcours de drift) et Championnat des Courses Underground, regroupant des courses sur de « véritables » circuits.

Cependant, la principale grosse nouveauté réside dans la personnalisation toujours plus poussée de nos engins. Tout, absolument tout est modifiable. Des bas de caisse aux rétroviseurs en passant par les suspensions hydrauliques, il faut reconnaître que la liberté laissée à nous autres joueurs s’avère appréciable. D’autant que le rendu reste très beau et la modélisation des véhicules saisissante. Pour reprendre la comparaison avec 2 Fast 2 Furious, certains ont même réussi à modéliser au détail près la Skyline d'O'Connor... Voyez plutôt.

Ajoutez à cela une durée de vie quelque peu supérieure, de nouveaux véhicules (dont une Peugeot 106, la classe) et une playlist du même acabit, on obtient un produit de choix. Non, Underground 2 n’est pas un simple DLC de son prédécesseur, mais bel et bien un opus abouti et complet au possible.

Evidemment, NFSU2 reste excellent en terme de gameplay. On retrouve des véhicules toujours plus maniables, avec une légère différence dans la gestion de la nitro. Alors qu’auparavant on ne disposait que d’un seul réservoir, ici le boost se recharge en fonction de votre conduite. Dérapages et frôlements de véhicules permettent alors de faire le plein et de rouler toujours plus vite.

Vanter les mérites du tuning à l’heure actuelle ne rime pas spécialement avec bonne idée. A l’inverse, il est judicieux de louer la qualité des opus Underground, car lorsqu'on les compare avec les épisodes les plus récents de la saga, on se rend compte que du chemin a été fait… Pas forcément dans la bonne direction. Reste à savoir si le Need for Speed prévu en cette fin d’année saura faire briller à nouveau la carrosserie d’une série déjà vieille de vingt-et-un ans…

Auteur : Vincent Botella

Chroniqueur
Passionné de Jeu Vidéo depuis l'avènement de la Playstation, l'incroyable richesse du monde vidéoludique, ainsi que son immense diversité, a su me séduire. Grand amateur de cinéma, adorateur de Lynch pour le chef d’œuvre qu'est Twin Peaks. Let's take a damn fine cup of coffee.

Commentaires

Portrait de Bogman

GG Vincent

NFS, la série plus dynamique que les test drive mais qui est assez lourde en 2015 !

Cet opus, Underground 2 m'avait bien plu à l'époque avec ses courses nocturnes urbaines et pluvieuse.
il faudrait que je le réinstalle pour confirmer que rivals est d'un terrible ennui.

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