Alors qu’au début des années 2000, la plupart des jeux de baston s’orientent vers le « réalisme » et optent pour la plupart pour des arènes dotées de profondeur de champ, Nintendo reste quant à lui fidèle aux principes instaurés par le premier Super Smash Bros. Et c’est non sans un plaisir certain et une nostalgie particulière que je m’apprête à vous parler de l’un de mes jeux préférés, qui n’est autre que sa suite sortie en 2002 : Super Smash Bros. Melee.

Meleeeee !

Pour les rares anticonformistes / habitants de Mars / joueurs hérétiques qui n’auraient jamais joué à Smash Bros de leur vie, résumons brièvement le concept : personnages phares de Nintendo + environnements marquants + musiques de génie + de la bonne baston = Smash bros.

Sur le papier, ça fait rêver ; y jouer également.

Smash Bros Melee (vulgairement abrévié SSBM) propose un gameplay très simple, voire simpliste. Quatre attaques « spéciales » sont réalisables en appuyant sur B, B+haut, B+bas et B+côté. Ajoutez à cela une attaque de base avec A, une attaque chargée avec A+côté, la possibilité de frapper vos ennemis au dessus / au dessous de vous avec A+haut ou bas, l'attaque Course+A, ainsi qu’une prise avec Z et des esquives avec les gâchettes+A : on retrouve des codes et un pannel d'attaques somme toutes classiques mais efficaces pour un jeu de combat.

De plus, SSBM parvient à proposer des fights toujours intéressants et jamais répétitifs grâce aux divers objets qui apparaissent aléatoirement sur le terrain. Pokéballs, pistolets laser ou autres réceptacles de cœur viendront vous aider à réduire vos pourcentages et à augmenter ceux de vos adversaires.

Car Smash Bros. se différencie aussi de la concurrence en proposant un système de « vie » inversé : ici, il faut faire en sorte que les ennemis détiennent le plus gros pourcentage possible, pour ensuite les éjecter du stage à l’aide d’une attaque survoltée.

100% excellent ?

Outre le classique mode Melee, à savoir les combats purs et simples, Melee propose différents modes de jeux, très diversifiés et plus ou moins intéressants.

Les « Multi man melee » restent les plus dénués d'intérêt. En gros, des ennemis à l’apparence étrange apparaissent selon certaines conditions (pendant 15 minutes d’affilée, par centaines…), et évidemment il faut les tuer sans se faire éjecter.

Le reste demeure bien moins barbant : le mode Break the Targets, par exemple, demande de briser 10 cibles au cœur de parcours plus au moins difficiles, qui varient en fonction du protagoniste que l’on incarne. Certains de ces niveaux proposent un challenge assez élevé, et il vous faudra vous y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à briser l’intégralité des cibles. Dans ce mode de jeu d'apparence anodin, Melee vous apprend à jouer, et dans le même temps vous demande de maîtriser les spécificités de gameplay liées à chacun des persos. C’est astucieux, bien pensé, ingénieux.

Cela étant, le jeu révèle réellement tout son potentiel dans le mode Adventure. Il vous faut enchaîner différents niveaux, qui ne sont pas forcément des arènes de combat : parfois, l’objectif est d’aller d’un point A à un point B en tuant divers ennemis issus de l’univers Nintendo (Goombas, Koopas, zombies de Zelda OoT…). Puis, le jeu enchaîne avec un combat tout simple. Ensuite, il faut s’échapper de Zebes avant qu’elle n’explose, ou encore trouver la triforce au cœur de l’Underground Maze, qui n’est pas un parcours linéaire. Il arrive même de s’y perdre et de subir un game over faute de temps !

Vous l’avez compris, c’est varié, et même corsé par moments. D’autant que la difficulté est ajustable.

Accessible à tous

Au-delà de la difficulté personnalisable, Melee saura plaire aux plus jeunes comme aux joueurs confirmés, grâce aux différentes caractéristiques des personnages. Link, avec la portée importante d’Excalibur, ses attaques puissantes et sa dextérité, permettra aux novices de réaliser des combats honorables ; d’autres protagonistes demandent au contraire bien plus de temps pour être maîtrisés, Ness et Zelda/Sheik en tête.

Notons qu’en plus, finir le jeu à 100% relève sincèrement de l’exploit. Entre les modes de jeux à déverrouiller (All-Stars), les personnages, les stages, les trophées (non, pas ceux de la PS3/4, de vrais trophées qui récompensent certains de vos exploits ou que vous obtenez à la loterie), il y a vraiment de quoi faire. Treize ans après la sortie du jeu, après une poignée de sauvegardes corrompues et un nombre incalculable d’heures passées dessus, je n’ai toujours pas réussi à en voir le bout…

Oui, Melee est un jeu exceptionnel. C’est jouissif, c’est drôle, c’est la garantie de passer un excellent moment, en solo comme en multi. Si les chiffres de vente d'un titre ne témoignent pas forcément de sa qualité, mentionnons symboliquement qu'avec plus de sept millions d'exemplaires écoulés, SSBM demeure le jeu le plus vendu sur GameCube. Alors, qu’est-ce que vous attendez pour rebrancher le votre et inviter trois amis ?

Bonus Stage !

En bonus, voici un documentaire extrêmement complet (et long) qui montre l'influence de Melee sur toute une génération de joueurs, en particulier ceux qui se revendiquent "hardcore gamers" et qui ont largement contribué au succès que connaît l'e-sport de nos jours.