Il est des figures historiques du jeu vidéo qu'il est impossible d'oublier ou de contourner. Donkey Kong en fait partie. Même s'il n'est pas aussi connu que Mario (qui s'appelait encore Jumpman à l'époque) il est tout de même apparu en même temps que le plombier moustachu. Aussi, un retour sur la Wii U risque d'être un exercice difficile.
Un héritage à respecter
Donkey Kong, c'est un personnage que les joueurs ont pu découvrir il y a déjà de nombreuses années. Mais si, souvenez-vous de cette borne d'arcade ou de ces « Game & Watch » de Nintendo avec le plombier qui devait sauter par-dessus des tonneaux. Ces derniers étaient envoyés par un singe qui avait enlevé la belle de Mario.
Plus tard, le singe avait réellement marqué les esprits en faisant une arrivée tonitruante sur la Super Nintendo. En fin de vie de la console, Nintendo annonçait déjà faire de la 3D et ne pas avoir besoin de changer de machine pour concurrencer l'arrivée des consoles de nouvelle génération de l'époque. Grand mensonge évidement, mais les graphismes générés par les stations « Silicon Graphics » et adaptés sur la SNES étaient tout de même très impressionnants pour l'époque.
Depuis, la série Donkey Kong Coutry a donné naissance à des dizaines de jeux. Si on considère la série canonique sur consoles de salon, ce Donkey Kong Tropical Freeze est le cinquième jeu de plateforme 2D consacré à cet univers.
Trois amis et trois façons de jouer
Pour rendre honneur à la franchise, c'est une fois de plus Retro Studios qui s'y colle. Le développeur, appartenant à Nintendo, s'était déjà chargé avec succès de Metroid, ainsi que du précédent Donkey Kong sur Wii.
On retrouve évidement Donkey dans le rôle principal, mais il sera cette fois épaulé par trois comparses. Chacun ayant ses propres capacités influant sur la manière de jouer.
- Diddy Kong possède une petite fusée pour allonger un peu les sauts.
- Dixie va rehausser chaque saut grâce à ses couettes en pales d'hélico.
- Cranky pourra rebondir sur sa canne à la façon de Picsou dans son célèbre « Duck Tales ».
A propos de Cranky, il est amusant de noter qu'il est officiellement LE Donkey que les joueurs ont pu voir sur les bornes d'arcade de 1981. Les trois personnages sont rapidement trouvés pendant la progression et il est même possible de choisir son compagnon en prenant le tonneau où il se cache au moment adéquat. Cette diversité dans la façon d'aborder les problèmes posés est bienvenue.
Le second personnage peut également être incarné par un autre joueur, qui doit cependant se trouver à vos côtés. Le jeu en réseau n'est malheureusement pas au menu. Pas bien grave, de toute manière le mode coopératif est mal calibré et s'efface rapidement pour laisser toute la place au solo. D'autant qu'un échec coûte deux vies lors des parties à 2 et qu'il va falloir en disposer d'un maximum pour avancer. Tropical Freeze est difficile... comme dans le temps.
Des frustrations à l'ancienne
Préparez-vous en effet à mettre vos nerfs à rude épreuve. Vous allez avoir besoin de beaucoup de ballons rouges (des vies) afin de pouvoir terminer certains niveaux. La difficulté est assez relevée et il est presque impossible de réussir certains passages sans y laisser des poils. S'il ne répond pas stricto sensu à la définition d'un jeu type « die and retry », il s'en approche souvent, tant il faudra parfois apprendre par cœur le rythme des sauts et des galipettes.
Heureusement, la progression n'est pas linéaire et il est facile de refaire certains niveaux pour accumuler quelques ballons dans son escarcelle. De toute manière, il n'y a pas de « Game Over », le jeu offrant à nouveau quatre vies si le compteur tombe à zéro. Il faudra toutefois recommencer le niveau depuis son début. Il ne faut pas pousser tout de même...
On retrouve également le classique cycle des anciens Donkey et des anciens jeux de plateforme. Il faut essayer de récupérer les lettres « KONG » et l'ensemble des pièces de Puzzle pour terminer le jeu à 100%. Le challenge est relevé et les boutiques qui mettent à disposition des bonus et des aides contre des pièces sonnantes et trébuchantes sont salvatrices. Le perroquet par exemple, signale la présence de pièces de puzzle sans en dévoiler totalement la position.
Les joueur obstinés et collectionneurs auront ainsi le plaisir de débloquer les modèles 3D des personnages du jeu, des croquis de développement et des niveaux cachés. Les puristes vous diront que le jeu n'est pas terminé, s'il n'est pas... 100% terminé. Frustrant comme il y a vingt ans, mais aussi plaisant une fois la mission accomplie.
Un lifting bienvenu
Outre la présence simultanée de trois personnages qui aident Donkey pour la première fois, c'est évidement sur le plan graphique que l'avancée est la plus marquante. Tout au long des six mondes du jeu, la rétine est flattée par une explosion de couleurs et des animations superbes. Ici encore, on sent le parfum des jeux en 2D d'antan, même s'il y a évidement bien plus de profondeur.
La progression est diversifiée avec des phases en chariots de mines (façon Indiana Johnes, un classique ici encore), des passages sous-marins (toujours aussi pénibles) et quelques phases sur un tonneau à réaction. Ces dernières sont d'ailleurs fastidieuses, le contrôle du-dit tonneau étant soumis à une inertie difficile à appréhender.
Côté son, on oscille entre des mélodies tropicales avec l'instrumentation ad hoc et des bouillies musicales parfois difficiles à supporter. La très grande recherche de variété dans les thèmes abordés aura sans doute été à l'origine de ces errements. Étrange, car David Wise œuvre depuis longtemps au sein de Rare et nous avait habitué à plus d’homogénéité dans ses créations précédentes. Avec plus de 70 jeux à son actif, c'est loin d'être un débutant ! Dernier point à souligner, plus pour ce qui concerne la mise en bruit : vous serez rapidement allergiques à l'espèce de plainte du singe lorsqu'il sera arrive en fin de vie. Car oui, vous l'entendrez souvent.
Retro Studios rend une copie propre et conforme au cahier des charges de la série. On ne peut décemment pas s'écarter de l'ADN des jeux précédents, à moins d'assumer un changement total de direction. C'est pour cette raison qu'il est certain qu'un fan de la première heure saura y trouver satisfaction. Un joueur n'ayant aucune affinité simiesque pourrait en revanche avoir à y redire.
Verdict : 7/10
Fidèle à ses racines, ce Tropical Freeze, comme son titre l'indique, souffle le chaud et le froid. A la fois frustrant et permissif, il a su en tout cas faire honneur à sa lignée et ne décevera pas ses fans.
Plateformes:
Commentaires
Quid du multijoueur? On m'avait dit qu'il était décevant et mal fait, ce qui m'avait dissuadé d'acheter le jeu.
J'en parle un peu tout de même :)
Il n'est malheureusement pas très agréable, même s'il m'a permis de jouer un peu avec mon fils (6 ans). Il est en tout cas loin de ce que peut proposer un Mario par exemple en termes de plaisir de jeu. Je vous confirme donc qu'il est mal fichu et décevant.
oui, peut-on jouer à plusieurs ? 2 ? plus ?
y-a-t-il une interaction spéciale avec le gamepad ? peut-on jouer sans ?
Les fonctions spécifiques au Gamepad (partie tactile) ne sont absolument pas utilisées. Ecran noir...
On ne peut jouer qu'à deux en local.
On peut se consoler en se disant qu'il vaut mieux ne pas implémenter de mauvaise interactions au gamepad, juste pour en avoir... J'y ai joué avec la manette pro et on peut y jouer également avec les Wiimote. La prise en main est toujours soumise à une certaine inertie propre à la série (elle a tendance à me hérisser un peu d'ailleurs).
N'hésitez pas à poser vos questions et à demander des précisions. Il aussi agréable de pouvoir vous renseigner, que de bénéficer de vos remarques pour améliorer la pertinence des infos de base que l'on peut vous fournir dans les critiques.
Pour le Game Pad c'est pire encore : si on veut finir sa partie dans son lit en switchant (comme Nintendo le promet dans ses pubs) il faut quitter le jeu et recommencer en sélectionnant le mode de jeu sur le pad, je trouve ça hallucinant !
C'est d'autant plus étrange que Retro Studio est clairement au garde à vous vis-à vis de nintendo : quand on se rappelle comment Miyamoto a géré le développement de Metroid Prime (en les foçant à tout reprendre pour passer d'un TPS à un FPS) c'est impossible que Nintendo n'ai pas vu cet abscence totale d'utilité du Game Pad dans DKCTF. J'ai trouvé cet "oubli" vraiment hallucinant, c'est presque comme s'ils disaient : un bon Game Pad est un Game Pad éteint...
Par contre moi j'ai vraiment adoré les musiques (c'est ce que j'ai préféré dans le jeu) : le passage avec les hiboux et les cornes, ou la musique est synchro avec le jeu et t'incitent a être en rythme pour t'aider à passer les niveaux c'est très réussi !
Arf, ça me fait penser à la Nintendo 2DS qui dit en gros : Une bonne 3DS est une 3DS sans 3D !
hihi!
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