Cosmophony, à la limite de la folie?

Le marché Indie sur les consoles Nintendo est encore difficile à appréhender. Les softs, peu mis en valeur par big N, sont difficiles à découvrir sur un e-shop dont la fluidité n'est pas le point fort. Aussi, une grande partie des joueurs passe régulièrement à côté des petits trésors que ce marché peut receler, et certains d'entre eux risquent de passer à côté de l'étrange expérience qu'est Cosmophony.


Et pourtant, les Français de MovingPlayer, en partenariat avec Bento, ne ménagent pas leur efforts pour dynamiser le secteur. Cet été c'était Cocoro, un jeu d'arcade/défense sur 3DS, aujourd'hui ce sera un rail shooter musical sur la Wii U. "Un rail shooter musical, dites vous?" Assieds toi et reprends un verre de lait, je m'en vais t'expliquer.

Du cosmos, une dame, des trucs

Le jeu s'ouvre sur une introduction tirée tout droit du cinéma fantastique des années 80 : polygones non texturés, environnement minimaliste, étrange entité féminine réclamant votre aide. Cette mise en bouche, dispensable à mon goût sur le fond, a l'avantage par sa forme de vous mettre directement dans l'état d'esprit désiré, à cheval entre le voyage spatial et la prise d'acide devant un Amstrad. Vous avez donc pour mission de traverser 5 zones afin de devenir le nouveau Gardien de l'Univers. Le but étant de réussir là ou votre prédecesseur à échoué : maintenir l'équilibre. 

Sans plus de fioritures, le soft vous propose ensuite un tutoriel qui vous permettra de saisir le concept du jeu : vous voyagez à grande vitesse dans un demi cylindre, et devrez éviter (ou détruire, c'est selon) les obstacles qui arriveront vers vous. Par la suite, chaque niveau sera divisé entre un segment Practice (dans lequel vous pourrez charger n'importe quel checkpoint à loisir afin de vous perfectionner) et un mode Normal, qui vous imposera de terminer le niveau sans mourir. Ce dernier mode est le seul qui vous permette de débloquer le stage suivant, même si l'accomplissement des deux modes à 100% vous assurera d'obtenir la meilleure note finale.

Un DJ, des poissons, encore plus de trucs

Le premier niveau complété sans trop de difficultés, vous vous direz "Bon OK, c'est un rail shooter hadcore avec du bon son derrière". En fait c'est beaucoup plus que cela. Dès le niveau 2 (et cela ira croissant), le jeu va vous plonger dans une sorte d'état hypnotique grâce à sa musique électro mais surtout grâce à la multitude d'images subliminales qui défileront en arrière plan pendant que vous voyagez. Pire, vous vous rendrez bientôt compte que pour réussir un parcours parfait (et bien que ce ne soit absolument pas une obligation), il vous faudra bouger et tirer au rythme de la musique. A force de concentration, absorbé par la multitude de sons et d'images, c'est presque en transe que vous passerez les checkpoints.

Cosmophony vous note sur deux facteurs que sont la survie pure et simple (la complétion du niveau) et la destruction de tous les "ennemis" du parcours. Le défi devient vraiment intense dès le deuxième stage, et il faudra être bien téméraire pour tenter le mode Normal sans passer par une bonne dose d'entraînement et d'apprentissage.

Ô rage, ô désespoir, et caetera

C'est la que poindra malheureusement une ombre au tableau : Cosmophony est extrêmement difficile. Je ne sais pas si le fait que le jeu ne comporte que cinq niveaux est la cause ou la conséquence de cette difficulté, mais il est bien évidemment impossible de proposer une courbe de difficulté homogène avec aussi peu de contenu. C'est ce qui rebutera peut-être certains d'entre vous : soit vous êtes très fort et vous finirez ce jeu en une poignée d'heures, soit vous êtes un casual mélomane qui se retrouvera très vite en position foetale à ronger son GamePad de rage. 

 

Toujours est-il que pour 3€99, il est impensable de passer à côté de l'expérience unique qu'est Cosmophony. La musique, très réussie, s'intègre parfaitement à un gameplay exigeant mais fluide, et l'aspect hypnotique du jeu est vraiment unique en son genre. Même si vous n'y passez que quelques heures, même si le soft vous arrache des cris de rage, vous ne pourrez rester indifférent à l'univers simpliste et surréaliste proposé par le studio MovingPlayer. Quand à ceux qui n'ont pas la chance de posséder la Wii U, sachez qu'une version PS3 est en cours de validation, et que les portages Vista et Xbox One sont à l'étude, ainsi que l'ajout éventuel de contenu supplémentaire. A essayer dès ce soir, dans le noir et si possible au casque !

Verdict : 8/10

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