Qui n'a jamais eu un voisin bruyant, préférant faire la fête toute la nuit que dormir comme tout un chacun ? Les cris et les rires, la musique plus forte que de raison, les basses raisonnant dans votre tête, tout vous force à quitter les bras de Morphée pour agir. Alors que certains optent pour un simple appel à la police, d'autres choisissent une méthode, disons, beaucoup plus radicale...

Party Hard fut originellement créé lors d'une Game Jam (rencontre de différents métiers liés aux jeux vidéos qui se donnent le défi de réaliser en 24 ou 48 heures des jeux autour d'un thème ou avec certaines contraintes) par Pinokl Games, habitué jusqu'ici à des titrés destinés à toute la famille. Loin de leur domaine de prédilection, ils vont ici créer un prototype qui, grâce à l'aide de tinyBuild, est devenu le jeu que nous avons actuellement entre les mains.

Vous vous retrouvez dans la peau d'un personnage réveillé à 3h du matin par des voisins en train de faire la fête. Excédé, vous décidez d'aller leur expliquer votre point de vue, un couteau à la main. Le scénario est, vous l'aurez compris, juste un prétexte pour vous permettre de massacrer des fêtards. Les missions, au nombre de douze, sont entrecoupées de courtes scènes de dialogues entre deux personnes. Ces transitions sont plus que superflues, les dialogues n'étant ni bien écrits ni bien doublés et bien trop sérieux par rapport au reste du jeu.

Pour mener à bien vos activités, vous aurez à votre disposition votre fidèle couteau, mais également différents pièges générés aléatoirement tels que des fours ou des distributeurs de bonbons à faire exploser, des pièges à ours, des rambardes endommagées vous permettant de pousser les gens dans le vide ou encore des chevaux pour piétiner vos malheureuses victimes. Des objets, aléatoires eux-aussi, pourront vous être fournis soit par l'intermédiaire d'un "vendeur", soit présents au sol dans une valise. Vous pourrez ainsi trouver du poison, des vêtements de rechange, une bombe fumigène ou assommante. Chaque objet et piège a un nombre maximal d'utilisations, vous forçant à choisir le bon moment pour les actionner. Repérer tous les objets dans le décor ne devrait pas poser trop de problèmes, leur visuel et leur positionnement étant assez intuitif, mais, au cas où, vous aurez la possibilité, sur simple pression d'une touche, de les mettre en évidence sur votre écran.

Votre objectif étant de tuer tout le monde, vous devrez faire preuve de discrétion, au risque de vous faire embarquer par la police. Celle-ci arrive à chaque fois qu'un personnage découvre un cadavre et se rue sur un des téléphones disponibles. Dans le cas où quelqu'un vous accuse d'un meurtre, des menottes apparaissent au dessus de votre personnage et vous devez arriver à échapper à vos poursuivants. Vous pourrez compter sur un sprint (de courte durée) ou sur des raccourcis (qui seront bloqués par la suite) pour vous échapper. Une méthode pour éviter de déclencher la panique sera de se débarrasser des cadavres dans des bennes ou autre containers, mais attention de ne pas vous faire prendre. Le niveau de panique des personnes présentes devra être bien pris en compte, un fêtard devenant nerveux commençant à agir de manière chaotique et pouvant aller jusqu'à vous aggresser sans raison si vous passer trop près de lui, vous menant au game over.

La difficulté du jeu est progressive, les premiers niveaux étant assez faciles de part le nombre de petites pièces vous permettant de rester discret et le nombre plus restreint de victimes. Au fur et à mesure les lieux vont devenir plus ouverts, les gens plus rapides à paniquer et à devenir agressifs, et la présence de vigiles prêts à en découdre avec vous vous forceront à tout préparer soigneusement et attendre patiemment le bon moment.

Et c'est peut-être là où le bât blesse. Si, au départ, le jeu peut avoir les apparences d'un Hitman en 2D, il n'en possède pas la profondeur. A partir d'un certain point dans votre massacre, le soft se transformera en jeu d'attente du bon moment, vos possibilités d'action étant au final assez limitées, le tout devenant alors assez répétitif. Les réactions aléatoires des personnages le sont parfois trop, vous vous retrouverez ainsi accusé alors que vous vous trouvez loin de tout cadavre ou mis au sol sans avertissement.

On aurait aussi aimé la présence de pièges un peu plus variés, même si la possibilité de débloquer plusieurs personnages jouables (quatre en plus du personnage de base) amènera un peu d'originalité grâce à leurs gameplay. Leur présence est appréciable sans pour autant arriver à chasser la lassitude qui s'installe petit à petit. Certains évènements aléatoires peuvent avoir lieu durant votre partie, mais ceux-ci sont trop rares pour être réellement remarquables. Le jeu possède cependant une fonctionnalité assez intéressante pour les personne streamant le jeu sur Twitch : les spectateurs peuvent voter durant la partie pour savoir quel évènement aléatoire aura lieu. Loin d'être révolutionnaire mais assez sympathique quand même pour être noté.

Le jeu est, comme dit précédemment, en 2D 16 bits, le tout vu du dessus. Ce choix dans la direction artistique permet d'atténuer la violence de l'action, donnant un aspect presque ridicule à votre massacre. Ce côté ridicule se retrouve dans tout le jeu, avec la réaction des autres personnages, certains continuant à danser au milieu des cadavres, ou encore avec des ours fêtards s'invitant à la soirée et des policiers abandonnant les poursuites à deux centimètres de vous car "il sont trop vieux pour ça". La musique vous permettra de vous mettre dans la peau de votre personnage, tant elle est répétitive et prise de tête. De manière générale, le sound design est totalement anecdotique. Le jeu est jouable aussi bien au clavier qu'à la manette et est uniquement disponible en anglais, tout en restant totalement compréhensible pour n'importe qui vu que le scénario n'a aucun intérêt.