Channel F

Si la console de salon Channel F, aussi appelée Video Entertainment System ou VES à son lancement, n'a pas connue une grande carrière, elle a tout de même réussi à apposer sa marque dans l'histoire du jeu vidéo en étant l'une des premières consoles à cartouches disponible, mais aussi la première console utilisant un microprocesseur, et la première à pouvoir proposer une intelligence artificielle dans certains jeux. Il était ainsi possible de jouer seul contre l'ordinateur, alors qu'auparavant il fallait obligatoirement un autre joueur pour contrôler l'adversaire.

  • Constructeur: Fairchild
  • Origine: USA
  • Nombre d'exemplaires vendus: 250000
  • Nombre de jeux disponibles: 27
  • Prix au lancement: 169 $
  • Dates de sorties:
  • USA: 1976 Europe: 1979 Japon: 1979
  • Dates d'arrêt de la commercialisation:
  • USA: 1979 Europe: 1979 Japon: 1979
  • Prix relatif à aujourd'hui: 691 $

Histoire de la console

Une machine en avance sur son temps

En plus de ces nombreuses avancées techniques pour son époque, la Channel F possède une autre grande innovation : l'ajout sur la console d'un bouton Hold permettant de mettre le jeu en pause. Une fonctionnalité inédite à cette époque dont nous aurions bien du mal à nous passer aujourd'hui !

Les effets sonores provenaient directement de la console, et non pas du téléviseur. La deuxième version de la Fairchild Channel F permettra plus tard d'utiliser la sortie vidéo pour transmettre le son au téléviseur relié à la console.

Les 2 joysticks attachés et pouvant se ranger dans un espace prévu à même la console sont plutôt originaux : composé d'une poignée oblongue et d'une sorte de joystick triangulaire à son sommet, il était possible de l'utiliser comme un contrôleur de mouvement ordinaire se déplaçant dans 8 directions, mais aussi de faire tourner le sommet comme une molette, ou encore d'appuyer dessus ou de le faire remonter. Par exemple sur la version équivalente de PONG pour Fairchild Channel F, vous pouviez avec une seule manette déplacer votre raquette avec le joystick, changer son angle de tir en le faisant tourner, et descendre ou monter le sommet du joystick faisait descendre ou monter le gardien de but du jeu. Trop complexe et avant-gardiste pour son époque, mais un véritable plaisir à jouer une fois que l'on s'est habitué aux contrôles des jeux.

Quatre boutons présents à même la console permettaient de choisir de choisir le jeu à lancer sur les cartouches disposant de plusieurs jeux, ou de sélectionner des options. Les cartouches de jeux en elle-même étaient numérotées comme ce qui se faisait pour les cartes de la Magnavox Odyssey. Les instructions n'étaient pas écrites sur un manuel accompagnant le jeu mais directement sur la cartouche, ce qui était plutôt une bonne idée pour ne pas les perdre. Certaines étiquettes des jeux furent dessinées par Peter Max, un artiste reconnu notamment pour ses dessins sur le clip de Yello Submarine des Beatles.

C'est aussi la première console à utiliser un micro-processeur, ce qui explique ses étonnantes capacités pour cette époque. Notez au passage que deux anciens employés de Fairchild ayant travaillé sur la Channel F iront par la suite fonder une autre entreprise spécialisée dans les micro-processeurs qui continuent de faire tourner la plupart de nos PC de jeux aujourd'hui : Intel.

La première console à être utilisée à la télévision

Cette console fût aussi la première à être utilisée dans des jeux vidéo se jouant via une émission de télévision ! TV POWWW permettait aux États-Unis de faire jouer par téléphone des spectateurs voyant l'action sur leur écran en direct pour espérer remporter des lots. La durée de retransmission des images et des actions au téléphone accroissant grandement la difficulté pour les joueurs... Il s'agit somme toute d'une sorte d'ancêtre à la franchise équivalente que nous connaissons mieux en France : Hugo Délire, diffusé sur FR3 entre 1992 et 1993.

Elle a changé l'histoire du jeu vidéo en provoquant le rachat d'Atari par Warner

La carrière de la Fairchild Channel F n'a été que de courte durée mais elle ait changé l'histoire d'une autre compagnie qui a eu un impact bien plus grand sur les divertissements vidéoludique : Atari. En effet, la sortie de la console de Fairchild a obligé Atari à accélérer et améliorer son projet de console qui n'était alors qu'à l'état de prototype. L'entreprise fondée par Nolan Bushnell subissait une concurrence féroce de la part de nombreux constructeurs qui copiaient sans autorisation sa console dédiée à PONG. La décision fût prise chez Atari de sortir au plus tôt leur console de salon à cartouche avant que le marché ne soit encore noyé de concurrents, ce qui forçat la direction à vendre au géant des médias, du cinéma et de la musique, Warner pour bénéficier d'un apport suffisant d'argent. Uné décision qui aura par la suite un énorme impact sur le marché du jeu vidéo...

Le nom de l'Atari VCS 2600 (VCS pour Video Computer System) fût choisi pour parodier celui de la Fairchild Channel F VES, qui bien qu'étant la première arrivée sur le marché, abandonna rapidement cette dénomination pour ne pas être confondue avec sa concurrente bien plus populaire. L'arrivée de la console d'Atari, plus puissante et avec des jeux connus venus du monde de l'arcade, sonna le glas de la Fairchild Channel F.


Variante(s)

Fairchild Channel F II, 1979 :

L'entreprise Zircon International racheta les droits de la console et sortit une version re-designée de la console, avec des joysticks détachables et se rangeant à l'arrière de la console, la suppression du compartiment de rangement intégré à la console, la transmission du son via la sortie Audio/Vidéo et la suppression de l'enceinte intégrée à la console.

Versions franchisées européennes : Zircon vendit une licence à plusieurs constructeurs européens pour qu'ils puissent produire leurs propres versions de la Fairchild Channel F. Ainsi sont apparues la Luxor Video Entertainment System en Suède, L'Adman Grandstand au Royaume-Uni, les Saba Videoplay, Nordmende Teleplay et ITT Tele-Match Processor en Allemagne, et enfin les Dumont Videoplay et Barco Challenger en Italie et Belgique. Aucune version française n'a atteint l'hexagone.

Auteur : Nicolas Perrier

Co-fondateur / Contributeur
Passionné de nouvelles technologies, fantasmant sur les consoles de jeux depuis tout petit et ayant une certaine culture Business et Marketing lui permettant de voir parfois clair dans les stratégies des constructeurs ou des éditeurs, Nicolas est le touche-à-tout du Standalone Post.

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