Tu tousses, il tousse. Vous toussez ? Ils meurent !

Bonjour à toutes et tous !!

Afin de bien débuter cette nouvelle année, nous allons détruire l’Humanité ! Mais ici, exit les armes nucléaires, les invasions d’extra-terrestres façon X-COM (Non, ceci n'est pas une pub dissimulée pour un autre article !), non, ici, on va se la jouer plus subtile, plus vicieux aussi, et plus petit… on va jouer à l’échelle microscopique !

 

Sorti en 2012 sur iOS et Android, "Plague, Inc" est une "simulation d’agents pathogènes ayant pour but l’éradication de l’Humanité".

Le jeu s’est tellement bien vendu sur ces 2 plateformes que des versions PC et Xbox One sont en préparation sous le nom "Plague, Inc : Evolved".

Nous allons voir ici le jeu dans son ensemble, toutes plateformes confondues, tant celles-ci sont proches. Il est cependant à noter que la version PC n’est qu’en version "early access" au moment de la rédaction de ces lignes, c'est à dire que le jeu n'est pas encore sortie "officiellement", il est toujours en phase de developpement. Donc, quelques points évoqués ici concernant cette version pourront varier un peu avec ce que sera la version définitive du jeu, mais globalement, vu l'avancement global du projet, on a déjà une excellente vision de ce que donnera le jeu à sa sortie, sauf évidement pour le contenu ajouté à postériori de ce test.

Mais dans un premier temps, commençons par présenter la licence :

Concrètement dans "Plague, Inc", vous êtes un micro-organisme (bactérie, virus, champignons, prions, etc…) avec des caractéristiques propres et vous allez tenter d’éradiquer l’espèce humaine en vous développant et en évoluant selon vos spécificités biologiques et les contraintes que vous allez rencontrer. Tout un programme !  Miam !

 

Le jeu se déroule sur une mappemonde d'où vous choisissez le pays du 1er infecté. Un certain nombre de ports et aéroports vous permettant de repérer les trajets possibles des avions et autres navires maritimes (quels bons vecteurs pour notre micro-organismes !!). On y trouve également la possibilité d’accélérer ou stopper la vitesse à laquelle le temps s’écoule, puis, 2 boutons en bas d’écran : le premier pour tout ce qui a trait à votre agent infectieux (et toutes ses évolutions possibles), et le second pour obtenir toutes les infos utiles sur l’état de l’Humanité : le nombre de personnes en vie, le nombre d'infectés ou de morts, le détail par pays, les spécificités de chaque pays (son climat, son niveau de developpement, etc…), et tous les graphiques possibles pour suivre l'état du mond à un instant "t", bref, LA mine d’informations du jeu, c’est ici !

 

Petit microbe peu dangereux et isolé recherche hôte pour développement "durable" !

Au fur et à mesure que le micro-organisme se répand et gagne de nouveaux pays, vous gagnez des points d’ADN à utiliser afin de faire évoluer votre terrible création !

En effet, pour conquérir tout humain vivant sur Terre, il va falloir, dans un premier temps, réussir à l'infecter où qu'il se trouve, et donc apprendre à survivre dans l’environnement de ce dernier (par le biais d'acquisition de résistance au chaud ou au froid, pouvoir utiliser l'eau comme vecteur de contamination, etc…) et définir les axes de transmission primordiaux dans lesquels évoluer pour optimiser la contamination. Le choix sera à adapter selon les phénomènes aléatoires pouvant survenir (voir le paragraphe dédié plus bas) et à la situation du moment car vous n'aurez pas les mêmes possibilités selon le type d'organisme choisi.

Puis, dans un second temps, il va falloir développer les symptômes qui vont apparaitre chez les porteurs, et ainsi rendre cette contamination jusqu’ici inoffensive en maladie bégnine,dont la sévérité va augmenter jusqu’à causer la mort des sujets infectés.

Derrière cette présentation un peu simpliste, le jeu va se révéler très complet et très pointu quant aux types d’évolutions que vous pouvez produire, directement dépendantes du type de microorganisme choisi au départ et parfaitement concordante avec ce que l'on pourrait trouver réellement dans la nature, mais aussi quant aux réactions auxquelles vous allez avoir droit de la part des humains. Ainsi, si on peut choisir la voix aérienne, des animaux (pigeons, rats, etc…) ou du sang comme vecteurs d’infection pour les bactéries ou les virus, les champignons demanderont que vous utilisiez vos points d’ADN pour générer des nuages de spores nécessaires à l’infection de nouveaux pays par exemple.

De la même manière, sans résistance aux antibiotiques, votre agent pathogène va avoir du mal à s’implanter dans les pays industrialisés.

Le nombre de paramètres pris en compte est suffisamment conséquent pour donner une dimension "réaliste" au déroulement des faits. L’effet est saisissant !

Comme dit ci-dessus, dès lors que des symptômes commenceront à apparaitre (spontanément par les mutations imprévisibles ou volontairement en dépensant des points d'ADN), l’agent infectieux sera alors rapidement repéré, puis surveillé et enfin des recherches débuteront afin de l’éliminer s’il devient trop dangereux et des mesures seront prises pour éviter la propagation.

Le jeu devient alors une course contre la montre entre vous et les centres de recherche à travers le monde. Il vous faudra jongler habilement (toujours avec vos points d’ADN) entre la puissance d’attaque de votre microbe (sa sévérité, sa létalité et son infectiosité s’il reste des humains « sains » sur la planète) d’un côté, et de l’autre, le ralentissement des recherches de traitements à votre encontre en générant des résistances aux médicaments ou en développant des symptômes qui peuvent nuire aux études menées (des troubles de la vue, quand on bosse sur un microscope, ça peut ralentir les découvertes ! De même, le manque de sommeil ne rendra pas les cobayes très coopératifs...) le temps par exemple de localiser les derniers humains ou territoires non infectés.

 

Chaque espèce jouée est très différente, et cela permet de ne pas rendre les parties trop redondantes, par exemple, si vous décidez de jouer une arme biologique malencontreusement échappé d’un labo militaire, votre microbe sera donc sur-puissant contre le système immunitaire de l’être humain (car c’est sa vocation première in-vitro), mais puissance fait qu'i lrisque de "tuer trop rapidement" les personnes infectées, et surtout les recherches contre vous débute dès le commencement de la partie, il va falloir se montrer beaucoup plus rapide et réactif sur une partie de ce type.

Le comportement naturel des différents agents infectieux que l’on trouve dans la nature IRL ("In Real Life", ou "dans la vraie vie",  c'est-à-dire "pas un jeu vidéo") est très bien rendu et renforce l’immersion et l'intérêt général du titre.

 

Le facteur aléatoire, modeste mais présent.

Beaucoup de paramètres du jeu possèdent une part d’apparition d’aléatoires brisant là aussi l'aspect répétitif du jeu.

Ces phénomènes aléatoires peuvent affecter votre nuisible qui, comme IRL, peut voir apparaitre avec le temps de nouveaux symptômes (à un rythme dépendant du type de microbe choisi) contrôlable via la dépense de points d'ADN, mais également l’univers de la partie car le jeu génèrera des "évènements aléatoires de l'environnement" pouvant modifier dans une certaine mesure le cours de la partie. Ainsi, si un pays fait des avancées médicales dans le traitement de la diarrhée par exemple, et bien il ne servira pas à grand-chose de développer le facteur d’infection par les matières « excrétées » (les matières fécales entre autres, désolé pour ceux qui sont à table), mais cherchez plutôt d’autres voies d’infection !

En gros, les infos annoncent le début des J.O. ? Super ! C’est le moment rêvé  pour votre microbe d’apprendre à se déplacer par voie des airs, se propager par voie cutanée, etc… Il faudra lire entre les lignes pour comprendre en quoi certaines infos peuvent vous interesser. Un soupçon de sadisme sur un contexte d'extermination mondiale !

Ainsi, sans révolutionner en profondeur le cours des choses, cette part d’aléatoire permet de casser aussi un peu la routine et la répétitivité qui peut apparaitre au bout d’un certain nombre de parties jouées.

 

Les réactions humaines seront également assez conformes  à des "réactions réelles" : les hommes n’hésiteront pas, par exemple, à fermer aéroports et quais maritimes si l’infection leur parait incontrôlable. (Saloperie de Groenland, son froid et son isolement : après avoir joué un grand nombre de parties, j’ai atteint la conviction qu’en cas de maladie infectieuse mondiale condamnant l’Humanité, personnellement, j’irai me cacher  là-bas… Ceux qui ont déjà joué à « Plague, Inc » me comprendront !)

 

Le jeu est fun et addictif, non sans une pointe d’ironie et d'humour très bien dosée, jamais trash ni déplacée, celle-ci vous fera sourire tout au long de la partie car les references à des phénomènes IRL, des célèbres enseignes et autres sont fréquentes.

 

En fin de partie, à la mort dernier humain (ou si les recherches ont anihilé votre maladie), un tableau récapitulatif reprend toutes les infos interessantes et vous donne une note finale prenant en compte votre rapidité et votre efficacité d'execution. Enfin, le jeu vous gratifie de récompenses : des gènes aux compétences particulières, que vous pourrez insérer dans votre vecteur infectieux pour vos prochaines parties afin de le rendre plus efficace (et aisni espérer augmenter votre score final), le sadisme n'a plus de limites !! Pour les joueurs les plus talentueux, le jeu débloquera même gratuitement les "Extra" (normalement payant) que je détaille ci-dessous !  Et ça, c'est suffisamment rare dans un jeu pour etre souligné !!

Cerveaaaaaaaaaux !!!!

Le jeu joue aussi la carte de la diversité en proposant des types d’infection originaux, occasionnant des parties extrèmement différentes des maladies "standards" vu précédement, tels que :

• le Neurax, un parasite cérébral dont le but est de posséder le cerveau humain.
• Le virus Necroa, qui est un virus zombifiant les humains (Ah ? Je vois que j'interesse du monde là !). Ce type de partie, vraiment original et très intéressant, se déroule en deux temps avec l’infection des gens puis leur mort et retour à la vie dans un premier temps, suivi d'une lutte sans merci entre vos hordes de morts-vivants et les membres du Z-COM, une organisation dont le but est de sauver ce qu'il reste du monde.
• La grippe simiesque, basée sur les 2 nouveaux opus cinéma de la franchise "La planète des singes",  le but ici va etre d’imposer la suprématie des singes intelligents sur le monde en éradiquant les humains via un virus n’affectant pas les singes, en aidant les singes (en quantité restreinte) à se regrouper et former une armée.

On peut également s’attendre à ce que d’autres types de virus soient ajoutés au cours du temps : les 3 cités ci-dessus n’existaient pas lors de la sortie du jeu sur mobile en 2012 !

Les mises à jour recentes ont aussi ajouté des scénarii originaux reprenant certaines maladies sévissant ou ayant sévies réellement sur Terre, comme la Peste noire ou la Variole, ainsi que d’autres incluant des phénomènes spéciaux tel que la xénophobie, la téléréalité, la piraterie, etc… Et enfin, un éditeur de scénarii augmente encore la rejouabilité du titre car la communauté autour de ce jeu est active et arrive à se montrer innovante !

La communauté demande depuis un long moment déjà l'apparition d'un mode "multiplayer" au jeu. Pour le moment, celui-ci n'est pas présent, mais notons toutefois que Ndemic Creations a toujours su écouter les joueurs et faire évoluer leur titre dans le bon sens, je ne suis donc pas trop inquiet sur ce point.

 

Techniquement,

Côté musique, rien d’extraordinaire, ces dernières sont plutôt sympas mais globalement très discrètes et dispensables. En revanche, les bruitages sont à la fois bien choisis et bien placés :  Loin d'être envahissant, ils renforcent simplement l'immersion du titre à grands renforts d'un bruit de foule qui se fait entendre si une manifestation éclate, des petits toussotements insistants au fur et à mesure que votre parasite gagne en sévérité pour son hôte, bref, tout y est pour que l'on ressente l'état générale des petits humains, alors qu'on ne quitte jamais la mappemonde des yeux.

Visuellement, le jeu est très agréable, très fin. Les variations de couleurs sur la carte permettent de suivre facilement la progression de votre maladie tout autour du globe sur les différents continents. Les graphiques et statistiques du jeu via le menu « monde » sont très lisibles et toutes les commandes ("achats" de nouvelles capacités, suivi d'évolution) se trouvent naturellement, l'ergonomie du titre est un sans-faute. Et ceci, aussi bien sur la version portable que sur la version PC qui présente une mappemonde encore plus fine et plus détaillée, très agréable à l’œil, avec de petits effets 3D du meilleur effet.

Niveau maniabilité, le jeu est tout aussi facile à jouer sur support mobile, où la mécanique fonctionne autour de boutons suffisamment gros, faciles à sélectionner au tactile et très réactif, que sur PC, où le combo souris/clavier permet de gagner en réactivité et d’éviter des allers et retours inutiles à la souris sur l’écran. Un modèle de portage à suivre !

Le seul bémol de la version portable est l'utilisation intensive qui est faite de la batterie.... Prévoyez le chargeur à portée de mains !