La mode actuelle est aux jeux retro et aux pixels, et dans cet élan Ubisoft a sorti du placard une ancienne licence au gameplay old school en le dotant d'une apparence moderne. Might & Magic X : Legacy est un étrange mélange de 3D flirtant avec un système austère, mais le tout est au final agréablement surprenant.

Une histoire et un monde touffus

Le jeu commence après la création de votre équipe. Vos 4 aventuriers débarquent sur la péninsule d'Agyn, dans le port de Sorpigal-sur-mer afin de déposer à la cathédrale de Karthal les cendres de leur maitre récemment décédé. Cette simple quête est rapidement contrariée par la fermeture des routes à cause des exactions d'une bande de voleurs.

Afin de prouver votre bonne foi et de dégager le passage le plus vite possible, votre équipe décide de résoudre ce premier problème. Bien rapidement apparaissent des intrigues politiques, et les évènements qui se produisent sur la péninsule ne sont pas aussi annodins que ce qu'il n'y parait.

Le scénario du jeu se déroule à travers une série de quêtes, dites principales, mais l'histoire se complète grâce à des quêtes annexes et des livres contenant des explications sur le passé des lieux ou de ses habitants.

En interagissant avec les personnages, il sera possible de récolter de nouvelles quêtes, de simplement de prendre connaissance de diverses informations, de faire des achats ou des ventes, ou bien de former les membres de l'équipe.

L'équipe, la base du jeu de rôle

La composition de votre équipe est entièrement libre parmi 4 races proposant chacunes 3 classes différentes, soit 12 possibilités par personnage. Il est possible de choisir tous les paramètres, race, classe, sexe, nom, voix, ou bien de prendre une équipe prédéfinie ou au hasard.

Chaque classe autorise un certain niveau d'aptitude dans les différentes compétences réparties en 3 paliers (expert, maitre et grand-maitre). Pour franchir ces paliers il faudra monter leur niveau puis les former auprès d'un personnage particulier moyennant une somme d'or, débloquant au passage des capacités spéciales.

Si les compétences conditionnent les capacités d'un personnage, il existe également des caractéristiques plus générales : Force, Magie, Perception (Précision), Destinée (Chance), Santé et Mana.

Pour gagner des niveaux, les personnages doivent accumuler de l'expérience. On gagne celle-ci grâce à des combats mais également en résolvant des quêtes, principales ou secondaires. Les combats n'étant pas aléatoires, la quantité d'expérience totale disponible est fixe. Chaque niveau permet de dépenser des points pour améliorer les compétences et les caractéristiques, il faudra donc faire attention à leur répartition pour obtenir des aventuriers résistant aux dernières épreuves.

L'équipement, à équiper ou à vendre

Pour combattre vos adversaires, il faudra en outre veiller à être bien équipé. Il y a plusieurs emplacement pour l'armure (tête, bras, torse, jambes et pieds), quelques accessoires et les armes ou boucliers. Chaque personnage peut également avoir une arme à distance indépendamment de ses armes au corps à corps.

Il faudra disposer de la compétence pour équiper une arme, un bouclier ou une armure au torse, les autres emplacements sont en revanche totalement libres.

Chaque équipement existe en plusieurs versions : il y a les basiques ou enchantés, que l'on achète aux marchands ou que l'on obtient dans des coffres ou en récompense d'un combat, et les artefacts, qui sont des équipements évolutifs uniques, obtenus en récompense de quêtes. Il faudra identifier les équipements non basiques pour en connaitre les bonus, offensifs ou défensifs (points de dégât en plus, possibité d'infliger une altération d'état, augmentation d'une caractéristique, etc.).

Il est possible d'obtenir de l'or directement dans les coffres et après les combats, mais la revente de tout l'équipement obsolète ou inutile offre également un apport non négligeable, afin de payer les services communs ou l'achat de nouveaux sorts. La revente est d'autant plus nécessaire que l'espace de stockage à disposition est limité. Il n'est pas question de poids, mais chaque objet non équipé prend une case, à l'ancienne, et leur nombre est restreint.

Prêts ? Combattez !

Une fois les aventuriers parés de leur équipement et leurs compétences à jour, ils peuvent reprendre l'exploration de la péninsule ou des donjons et des villes qui la composent.

Dans un esprit retro, le système utilise un déplacement de case par case. Le jeu entier est une énorme grille, divisé en d'autres grilles pour chaque étage d'un donjon ou pour une ville. Concernant les combats, c'est un système de tour par tour.

Chaque monstre et chaque aventurier dispose d'une action par tour, soit un déplacement, une attaque, un sort ou l'utilisation d'un objet. Quand tous les aventuriers pouvant agir l'ont fait, c'est aux monstres de faire leurs actions, et ainsi de suite.

Le tour devient une unité essentielle au fonctionnement du jeu. Les sorts durent certain nombre de tours, de manière à savoir précisément quand une protection ne sera plus active par exemple.

La seule entorse à cette règle est le mécanisme de défilement du temps. Le jeu inclut un cycle jour/nuit, ainsi qu'un calendrier avec des jours différents. En fonction du lieu, une case correspond à 1, 2 ou 5 minutes. Le principal intérêt réside dans l'utilisation de pouvoirs quotidiens ou pour simuler la fatigue, les aventuriers ne pouvant passer plus de 24h sans se reposer sous peine de se voir infliger de lourds effets négatifs.

Alliance entre tradition et modernité

Si le jeu propose un système de base un peu ancien, il dispose également d'un confort plutôt moderne. La plupart des commandes sont executables au clavier mais la souris permettra d'en faire tout autant voire plus. Certaines fonctions semblent cependant exclusives à la souris.

Les graphismes sont en 3D temps réel, aussi bien pour les monstres que les décors. Le rendu est assez joli, même si c'est parfois un peu basique. L'animation des monstres est fluide pendant les combats, seul les aventuriers ne sont pas visibles puisque la caméra se place de leur point de vue. Il est aussi possible d'admirer les alentours à l'aide d'un clic droit de la souris.

Dans le registre du confort moderne, on dispose d'une sauvegarde automatique avant chaque changement de zone, permettant ainsi en cas de problème de reprendre sans recommencer des heures de jeu.

Ce mécanisme est d'autant plus indispensable que le jeu se présente comme un monde ouvert. Après le premier acte il est en effet possible d'explorer une grande partie de la péninsule, même si certaines zones de haut niveau n'entrainent qu'une mort rapide et sans appel. Il est donc possible de s'écarter du chemin du scénario pour explorer différentes parties avant d'y revenir sans prendre trop de risques.

Beaucoup de jeux modernes profitent de la possibilité d'ajouter du contenu pour proposer des DLC. Force est de constater que celui actuellement proposé est loin d'être purement esthétique puiqu'il propose de prolonger l'aventure de quelques heures avec une histoire dans la continuité du scénario principal. Malgré vos exploits, on vous accuse de pillage et de meurtres pour vous enfermer. On se retrouve donc avec une équipe nue, dans une prison dont il faudra s'échapper afin de découvrir quel complot se trame à nouveau sur la péninsule...