WRC 4

Après trois premiers opus Next Gen franchement ratés, le duo Milestone/BigBen retente le coup avec un quatrième opus dont réalisme est le maître mot.

De l'anonymat au titre suprême.

Si l'on retrouve les modes Spéciale Rapide et Rally, très complets puisque mettant à disposition les 65 pilotes et 16 véhicules du monde des Rallyes, l'attraction principale de ce WRC 4 réside dans son mode carrière. Retravaillé de fond en comble, et de fait totalement différent de celui de l'opus précédent qui proposait des épreuves annexes pas forcément hyper funs, son côté sérieux séduit. 

Illustré de prime abord par des cinématiques comportant de vraies images du championnat du monde, il se retrouve également dans l'interface. A l'instar de V-Rally 3, chaque préparation de Rallyes s'effectue dans un bureau. Consultations des mails, des dernières News du WRC ou du calendrier, on se prend vraiment au jeu : une interface qui laisse entrevoir l’aspect réaliste tant recherché par les développeurs. De même, la sensation de progresser s'avère particulièrement grisante... Et paradoxalement soulagente. Car si la présence du Junior WRC apporte un plus sur le papier, conduire des véhicules à la vitesse limitée rime avec ennui. Fort heureusement, ces épreuves Junior ne sont que peu nombreuses, et dès la deuxième saison commencent les choses sérieuses, si tant est que vous ayez réussi la première. La difficulté étant paramétrable dans les options, le contraire eut été étonnant.

 

Voir ou conduire, il faut choisir.

Si l'on apprécie l'authenticité de la carrière, les sensations de pilotage demeurent l'essence même d'un jeu automobile. De ce point de vue, WRC 4 assure. Bien que l'on n'atteigne pas encore la simulation totale, le côté arcade ne dérange pas.  Ainsi, enchaîner les dérapages au frein à main s'avère particulièrement jouissif, et bien plus simple qu'auparavant. Notez que l'utilisation de ce dernier est indispensable, le simple coup de frein ne servant étonnamment à rien. La voiture ne part plus en cacahuète comme ce fut le cas auparavant, et la quasi totalité de ses comportements semble fidèle à la réalité... Bien que le bolide ne se retrouve trop souvent sur le toit après un contact avec le décor qui paraissait anodin.

Toujours est-il que le titre de BigBen présente encore de grosses lacunes, notamment en matière de graphismes. Si les lags ont totalement disparu, les décors se veulent toujours aussi vides et les textures pas toujours propres. Les effets de lumières sont globalement plus réussis (au crépuscule principalement) mais ne dérangent pas la conduite... Du moins pas autant que le résultat escompté. A cela s'ajoutent les caméras toujours aussi peu convaincantes, à l'exception de la vue Cockpit franchement saisissante.

 

 

 

On the road... Again ?!

A la rigueur, que le jeu ne se démarque pas par sa qualité graphique ne constitue pas un problème majeur. Lorsqu'on roule en DS3 ou autre Polo R-Type et que notre objectif premier est de foncer à toute bombe pour établir de nouvreaux records, s'attarder sur une forêt ou sur un public mal modélisé rime avec mauvaise idée. En revanche, cette quatrième suite Next Gen nous laisse un goût amer dans la modélisation de ses spéciales. Déjà, l’on peut regretter qu'elles n'atteignent que six par Pays (la dernière étant très courte), mais ce n'est pas le pire. 

Non, ce qu'on déplore, c'est la répétitivité flagrante de chacun des tracés. Dans un même pays, on retrouve strictement les mêmes parcelles d'une spéciale à l'autre ! Le réalisme en prend un sérieux coup, d'autant que l'idée d'étaler les six spéciales sur trois jours s'avérait excellente. D'ailleurs, de ce changement d'horaires devait découler des sensations de pilotage différentes... On ne les a pas ressenties.  Rouler le matin n'apporte rien de plus ou de moins que de rouler en fin de journée, si ce n'est une visibilité réduite. Cela dit, on sent à peu près convenablement le changement d'adhérence des pneus en fonction des surfaces, bien que là encore cela ne soit pas aussi flagrant que sur un Colin Mc Rae Rally 04, pour ne citer que lui. Signalons finalement que les bruitages oscillent entre perfection (son des moteurs) et raté total (bruits des pneus sur la terre et des dérapages sur l'asphalte), à l'image du jeu d'ailleurs.

 

 

Zoom sur... 

Milestone, studio de développement italien. A ne pas confondre avec son homonyme japonais, Milestone Italia voit le jour en 1994. Présidé et créé par Antonio Farina, le studio se consacre dès son origine au seul domaine de l'auto-moto, et ce avec franc succès. Si la saga des SuperBike fit l'unanimité à l'époque, au point d'être éditée en 2001 par le géant Electronic Arts, d'autres jeux se démarquèrent de fort belle manière. Racing Evoluzione ou encore les SBK constituent les plus belles réussites de Milestone.

 

 

Néanmoins, plusieurs sorties de piste contribuent à dévaloriser grandement le studio. Citons le WRC 2010, véritablement catastrophique en tous points. Le Rallye est une expérience nouvelle pour l'équipe de développement italienne, et cela ne se ressent que trop : quatre opus plus tard, la saga peine encore énormément à convaincre. Entre temps, d'autres jeux passables voire mauvais - Squadra Corse Alfa Romeo, Evolution GT, Superstar V8 - ont remis en questioin un studio dont créativité, innovation et qualité sont tant de qualités revendiquées. Espérons que ces dernières s'illustreront pleinement sur les Xbox One et PS4.

WRC 4 a comme qui dirait vulgairement le cul entre deux chaises. Loin d'être une référence en terme de réalisme malgré une poignée de bonnes idées, il parviendra tout de même à vous faire passer quelques bons moments si tant est que l'exigeance ne fasse pas partie de vos défauts. Les puristes du genre se tourneront quant à eux vers d'anciens titres, Colin Mc Rae Rally '04 et Richard Burns Rally en tête, qui demeurent aujourd'hui encore des références. 

NOTE : 6/10

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