L'espace... l'ultime frontière, comme dirait un certain capitaine dont nous tairons le nom. Les jeux de tirs dans l'espace ont existé de tout temps dans l'univers vidéoludique, certains ayant laissé leurs marques avec des références comme les production de Cave (série des DonPachi, Deathsmiles,...), de Treasure (Radiant Silvergun, Ikaruga) ou encore les vénérables Galaga et Space Invaders. Steredenn, développé par les français de Pixelnest Studio, s'inscrit dans cette lignée en rajoutant sa petite touche, la génération procédurale des niveaux.
Comme souvent dans les jeux du genre, le scénario tient sur un ticket de métro. Votre vaisseau-mère est attaqué par une flotte de pirates de l'espace et détruit dans la foulée. Vous vous retrouvez isolé, seul contre tous, n'ayant pour seul choix que de vous enfoncer au milieu d'une myriade d'ennemis dans l'espoir d'abattre leur chef.
La principale force de Steredenn est son gameplay. Le jeu se présente sous la forme d'un shoot'em up 2D avec un scrolling horizontal et reprenant quelques éléments de rogue-like (ou plutôt rogue-lite). Les niveaux (au nombre de sept) sont découpés en vagues d'ennemis avec, au final, un boss à détruire. Une fois ce boss vaincu, celui-ci se retrouve dans les niveaux suivants sous une forme plus petite et moins puissante. Le jeu dispose d'un système de combo multiplicateur pour votre score qui augmente à chaque ennemi tué et diminue, rapidement, à chaque fois que vous vous faites toucher.
Chaque partie se commence avec une seule arme, le blaster. Au fur et à mesure de votre progression, vous croiserez des cargos à détruire qui libèreront un ou deux modules d'arme. Ces armes sont divisées en six catégories : les armes à munition (blaster et ses dérivés), les armes à énergie (laser et consorts), les drônes (équipés de variantes moins puissantes d'armes disponibles pour vous), les armes explosives (roquettes, lance-flamme...), de protection (bouclier et déflecteurs) et, aussi surprenant que cela puisse paraître, des armes de corps à corps comme une épée ou une scie circulaire. Au total, 35 armes différentes sont disponibles, vous offrant de nombreuses possibilités sachant que le jeu permet de posséder jusqu'à deux en même temps.
Au nombre d'armes, à leur variété de dégâts et de zone d'effet s'ajoute l'existence de résistance et de faiblesse des ennemis face à celles-ci. Un code couleur vous permettra, lorsque vous toucherez un adversaire, de savoir si votre arme est plus ou moins efficace contre lui (un clignotement orange de l'ennemi signifie qu'il résiste, mauve que l'arme est sa faiblesse et rouge pour des dégâts normaux). A vous donc d'adapter votre arsenal et son emploi en connaissance de cause.
La présence de boucliers parmi les armes signifie que votre vaisseau n'en possède pas un de base. Dix points de vie sont à votre disposition au début de chaque niveau, la seule méthode pour vous réparer étant de battre le boss de fin de niveau, leur perte signifiant directement la fin de la partie. Une fois le boss vaincu, celui-ci libèrera cinq modules d'amélioration, le jeu vous forçant d'en choisir un seul parmi ceux-ci. Ces améliorations sont diverses et vont d'un bonus au score, d'amélioration des dégâts à des ajout d'armes secondaires suivant le type d'arsenal utilisé ou encore à un bouclier se rechargeant automatiquement lorsque vous ne tirez pas. Encore une fois, à vous de faire un choix suivant votre style de jeu et ce que la chance vous aura permis d'acquérir.
La génération procédurale des niveaux permet de créer de la variété dans chacune de vos tentatives, donnant au jeu ce petit côté rogue-lite. Outre les ennemis vous attaquant, leur nombre et la forme des vagues successives, cette génération aléatoire pourra ajouter un évènement secondaire durant un niveau comme des champs de météorites, un cimetière d'épaves, ou encore un bombardement de laser. Tous ces effets vous donneront un bonus à votre score et, surtout, énormément de fil à retordre dans votre progression.
La génération procédurale vous empêche, également, d'apprendre par cœur le pattern des tirs et des ennemis qui arrivent sur vous. Pour éviter que le jeu devienne totalement injouable à cause d'une difficulté trop grande, le nombre de projectiles tirés par les ennemis sera moindre que ce que l'on pourrait trouver dans un Bullet Hell, en dehors des boss tout du moins. Tandis que les trois premiers boss possèdent plusieurs variations (quatre pour le premier, trois pour le second et deux pour le troisième), les cinq suivant seront toujours les mêmes et vous mèneront la vie dure. Car Steredenn est loin d'être un jeu facile. L'acquisition aléatoire des armes et des bonus, ainsi que l'agencement variable des ennemis peut très vite transformer votre partie en un véritable enfer, le jeu proposant un grand challenge sans jamais devenir injuste de par sa difficulté.
Au mode de jeu classique s'ajoute un mode challenge journalier qui vous propose de faire le meilleure score possible avec certaines conditions de départ, un mode arène, semblable à un mode entrainement, qui vous permettra de combattre les boss que vous avez déjà battus dans le mode de jeu classique avec les armes de votre choix et un mode superplay, à débloquer. Steredenn possède, comme tout jeu du genre, des classements où vous pourrez comparer vos meilleurs scores avec les autres joueurs. Pour finir, du point de vue maniement , le jeu répond au doigt et à l'oeil et est jouable aussi bien au clavier qu'à la manette, cette dernière étant quand même plus agréable, fluide et précise dans son utilisation.
Le style 2D pixélisé se révèle tout à fait plaisant et même très joli. Suivant les armes que vous utiliserez, votre vaisseau se transformera et il en sera de même pour vos ennemis, vous permettant en un clin d'œil de déterminer quel type d'attaque ils effectueront. Planètes et étoiles en arrière-fond ne gênent pratiquement jamais la lisibilité de l'action, sauf lors de vagues avec de nombreux projectiles et obstacles tels que des météorites ou des débris. Les vaisseaux ennemis sont assez variés et bien dessinés même si on pourrait reprocher un petit manque d'originalité ou de variation. On aurait aimé également pouvoir choisir entre différents types de vaisseaux, le jeu ne nous offrant la possibilité que de jouer avec un seul modèle. La musique, composée par Zander Noriega et de style hard rock/metal, avec des gros riffs de guitare électrique, vous plongera dans la nature chaotique du jeu, vous mettant immédiatement dans l'ambiance. Le jeu possède de nombreuses options de langue, dont le français et même le breton pour les personnes intéressées.
Steredenn est un remarquable exemple d'un jeu sorti d'Early Access sur Steam. Gameplay équilibré, absence de quasi tout bug, et surtout addictif et extrêmement fun, la production de Pixelnest Studio se révèle être un réussite sur quasi tous les plans, seul un petit manque de variété dans les vaisseaux (à combattre et à piloter) et des combats de boss peut-être un peu trop basés sur le die and retry pourraient obscurcir un peu le tableau. Malgré tout, le jeu est une franche réussite et devrait ravir aussi bien les amateurs de shoot'em up que les adeptes de challenges.
Note: 8/10
Steredenn est édité par Plug In Digital et développé par Pixelnest Studio. Il est sorti sur Windows, Mac et Linux le 1er octobre 2015.
Auteur : Xavier Sottiaux
Testeur SoftwarePassionné de jeux vidéos depuis ma plus tendre enfance, mes goûts sont éclectiques. Jouant principalement sur PC mais aussi sur consoles, mes centres d'intérêt vont aussi vers les nouvelles technologies, la photographie et les jeux de rôle papier.
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