The Yawhg

Né de la collaboration du développeur Damian Sommer et de la dessinatrice Emily Carroll, The Yawhg représente un concept intriguant pour un jeu vidéo et difficile à expliquer, mélangeant le principe des "Livres dont vous êtes le Héros" avec des éléments pouvant rappeler des "Dating Sims".

            Le Yawhg, force destructrice inconnue, se rapproche inexorablement de la ville et tout le monde l'ignore, sauf vous, joueur. Six semaines, tel est le temps que vous avez devant vous pour mener à bien la vie de vos personnages, toujours insouciants du danger imminent. Ce sera à vous, joueur, de les préparer le mieux possible à la catastrophe inéluctable qui se prépare.

            Vous devrez pour cela, au départ, choisir de contrôler entre deux et quatre personnages, parmi deux hommes et deux femmes. Leur destin et leur utilité à venir déprendra de vos décisions réparties sur les six semaines de temps de jeu, une action prenant une semaine. Votre premier choix sera d'abord de déterminer dans quel lieu, parmi les huit disponibles, ira le personnage durant cette semaine-là, deux personnages ne pouvant interagir dans le même lieu durant le même tour de jeu. Une fois ce premier choix effectué, un autre prendra place pour décider de l'action qu'il entreprendra durant cette période de temps. Une fois l'action choisie, un évènement aléatoire aura lieu et clôturera le tour pour ce personnage, ce dernier voyant ses caractéristiques modifiées suivant ce qui lui arrivera. Ces évènements aléatoires sont liés à l'endroit choisi et peuvent avoir une répercussion à court ou à long terme, allant parfois même jusqu'à affecter les autres personnages.

            Chaque personnage est dépeint par six caractéristiques : la force, l'agilité, l'esprit, le charme, la magie et l'argent. Chacune d'entre elle a son importance pour pouvoir réaliser certaines actions prenant place durant votre progression. Elles seront finalement cruciales après le passage du Yawhg, lorsque vous devrez assigner à chaque personnage son rôle durant la reconstruction. Suivant les caractéristiques et la fonction choisies, les efforts pour rebâtir la ville seront plus ou moins couronnés de succès. Une fois tout cela accompli, vous aurez droit à l'épilogue de votre personnage qui sera en rapport avec ce qu'il aura effectué durant les six semaines préparatoires.

            Vous l'aurez compris, The Yawhg est un jeu entièrement basé sur les choix que vous ferez, aucun personnage n'étant enfermé dans une fonction particulière. Vous seul prendrez les décisions qui façonneront son futur. Une cinquantaine de fins différentes attendent les personnages, la plupart d'entre elles n'étant pas forcément heureuses. Vous vous en rendrez vite compte, une atmosphère mélancolique et parfois désespérée entoure le jeu et marque fortement la narration. Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez pas empêcher la catastrophe d'arriver. Chaque tour, vous pourrez la voir se rapprocher de la ville au travers de la carte, chose dont les personnages ne peuvent se rendre compte, vivant leur vie insoucieusement. La narration, pilier du jeu mais malheureusement uniquement en anglais, est d'ailleurs juste et permet au joueur de plonger dans cette ambiance.

            Cette volonté de se reposer quasi entièrement sur la narration se fait au détriment du gameplay, quasi inexistant. Votre seule action possible durant tout le jeu sera de faire des choix et rien de plus. Ces choix ne sont pas infinis non plus et une impression de répétitivité risque de vous envahir si vous enchaînez trop rapidement les parties, chose pour laquelle n'est pas prévue le jeu, son contenu étant trop limité pour éviter le problème. The Yawhg s'apprécie pleinement par petites sessions, seul ou à plusieurs (en local seulement), chaque joueur pouvant contrôler la destinée d'un personnage. Chaque partie se clôture en une petite demi-heure pour celles et ceux voulant profiter pleinement de l'ambiance mais ne devraient pas prendre plus de quinze minutes pour les autres. A cette faible durée de vie, il faut mettre en relation le prix relativement bas du jeu (8.99€ sur Steam) et le fait que l'on puisse revenir régulièrement dessus pour des petites séances.

            D'un point de vue graphique, alors que l'interface est très sommaire mais pratique, le jeu brille par les illustrations d'Emily Carroll. Les dessins possèdent un style particulier et collent parfaitement à l'ambiance voulue par les créateurs. Suivant le personnages, des variations, parfois subtiles, dans les dessins accompagnent les choix et les couleurs chaudes et chatoyantes créent un contraste intelligent avec la catastrophe imminente et inconnue. Les musiques, écrites par Halina Heron et Ryan Roth, sont superbes et collent admirablement bien au jeu, avec des touches de mélancolies et d'insouciance.

The Yawhg n'est au final pas à propos du Yawhg mais au sujet des personnages, plongés dans un monde de conte de fée qui n'en fut jamais réellement un. The Yawhg n'est pas un jeu mais une expérience narrative, une petite histoire remplie de mélancolie dont vous êtes l'auteur des choix, qui s'apprécie par petites séances et dont il serait dommage de passer à côté pour les amateurs du genre.

Note : 7/10

The Yawhg est édité par Damian Sommer et développé par Damian Sommer et Emily Carrol. Il est sorti sur Windows le 30 mai 2013.

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