Coeur de Gamer : Shadow Of The Colossus

shadow of the colossus autel

Dès l’introduction, Shadow Of The Colossus dévoile une ambiance contemplative et mystérieuse. Bercée par une musique magnifique, on y voit un homme, dénommé Wanda (ou Wander selon les continents), assis sur son cheval parcourir flancs de montagnes et forêts. L’allure est lente. De magnifiques paysages sont ainsi dévoilés jusqu’à un viaduc interminable. La caméra recule encore et encore, dévoilant une architecture d’un gigantisme vertigineux. J’ai beau avoir vu cette introduction plusieurs fois, le même sentiment d’infini me traverse à chaque fois. Une fois arrivé dans un temple, une voix résonne et répond à l’appel du cavalier parlant dans une langue inconnue. Elle lui explique être en mesure de rendre la vie à sa bien-aimée. Pour celà, il doit terrasser seize colosses, mais également être prêt à en payer le prix. Cette introduction pose un cadre à la fois fascinant et mystique. Le ton de l’aventure est donné.

shadow of the colossus viaduc
Le viaduc. Vertige assuré !

 

Un jeu physiquement ressenti :

Shadow Of The Colossus est un des seuls jeux à m’avoir fait ressentir physiquement le fait que j’affrontais de terribles adversaires. D’être un véritable mortel avec comme arme principale le courage et la persévérance. Je ne suis pas un très bon joueur et j’ai rapidement tendance à foncer sans réfléchir. Grosse erreur, j’en ai souvent bavé ! Que ce fut difficile et douloureux d’escalader ces colosses et de m’accrocher de toutes mes forces lorsqu’ils me balançaient dans tous les sens. Il m’est ainsi arrivé à plusieurs reprises qu’un duel dure plusieurs dizaines de minutes. Mes doigts s’en souviennent !

Inlassablement je repartais au combat, même après avoir été jeté à terre alors que je touchais au but, parce que mon avatar n’avait plus l’endurance pour s’accrocher au colosse. Le système d’escalade et d’accroche, basé sur la jauge de grip qui diminue au fur et à mesure prend ici tout son sens. Oui après des dizaines de minutes j’avais les muscles tendus, les doigts au bord des crampes. Et quand il fallait porter un coup d’épée à chacune de ces créatures démesurées, j’appuyais de toutes mes forces sur le bouton de la manette ! Comme pour démultiplier la puissance de l’impact et ainsi abréger la durée de l’affrontement. Je savais que c’était inutile mais à chaque affrontement je procédais ainsi. J’étais Wanda.

shadow of the colossus autel
Une quête pour retrouver son âme soeur.

 

Le joueur qui murmurait à l’oreille de son cheval virtuel :

Wanda évolue dans des paysages souvent désertiques, peuplés par quelques lézards et des aigles. Aucune musique n’accompagne le joueur pendant les trajets menant du temple au colosse. Seuls les bruitages des éléments de la nature se font entendre. Il en résulte un réel sentiment de solitude. Et que ces moments furent longs ! Incapable de me repérer et de trouver mon chemin, il m’a souvent fallu bien plus de temps que « monsieur tout le monde » pour trouver ces colosses.

Ces désagréments ont accentué mon immersion dans cet univers, car ce temps je l’ai utilisé pour renforcer ma relation avec Agro, mon cheval. Ses hennissements étaient un réconfort bienvenu. Je lui parlais parfois le long de ces interminables parcours. « Allons-y Agro ! Nous y arriverons ensemble Agro ! ». Certains Colosses devant être vaincus à cheval, il devient lui-même un personnage central. Son rôle ne se limite donc pas à celui d’un simple « moyen de transport ». L’un des grands moments du jeu, que je ne citerai pas pour ne pas spoiler, le place au premier plan. Je crois que ce passage a marqué toutes celles et ceux qui ont plongé dans l’aventure.

shadow of the colossus agro
Un cavalier et sa fidèle monture.

 

Les duels contre les Colosses : entre persévérance et admiration :

Je me rends compte que je n’ai pas encore évoqué ces fameux colosses. Mon préféré est de loin celui qui a le nom le plus ….générique, j’ai nommé Avion, le magnifique Ptérodactyle. Son arrivée, lorsqu’il survole le lac et se pose sur son pic rocheux est extraordinaire. L’animation de ses battements d’ailes est impressionnante de réalisme. J’ai pris un énorme plaisir à m’accrocher à ses ailes et à tenir en équilibre sur son dos alors qu’il remontait dans le ciel et que j’étais balancé dans tous les sens, à la limite de faire un plongeon que même l’émission Splash de TF1 n’oserait pas proposer.

Par contre je me suis énervé plus d’une fois contre Celosia et Cenobia, ces espèces de taureaux-pitbulls courts sur pattes et trapus, avec leur comportement étrange, voire buggé, dès lors que Wanda était adossé à un mur. Si j’avais le malheur de me faire toucher, il m’était impossible de me relever à temps pour esquiver ces colosses qui me fonçaient dessus en boucle jusqu’à la mort. Frustrant et énervant.

Shadow of the colossus Avion
Duel mythique

 

shadow of the colossus cenobia
Il a l'air mignon Cenobia, mais c'est un véritable acharné s'il vous attrape !

 

En parlant de trépas, celui de chaque colosse fut à chaque fois aussi libérateur que poignant. Comment ne pas éprouver de l’admiration face à leur puissance, et même de la pitié au moment où ils vacillent ? Ils sont paisibles et inoffensifs avant notre arrivée. Ils n’ont pas d’animosité ni d’instinct de destruction. « Quel est leur rôle ? La légende ne parle t’elle pas d’une lourde contrepartie à payer pour que mon souhait se réalise ? Et qui sont ces cavaliers qui accourent vers le temple après avoir vu la chute de ces colosses ? » Je me suis posé toutes ces questions jusqu’au dénouement. Un final à la hauteur de cet univers.

shadow of the colossus fumée
La mort de chaque Colosse est accompagnée de fumées noires pour le moins mystérieuses

 

Shadow of the Colossus est un jeu unique de par son gameplay dépouillé. Graphiquement magnifique, à sa sortie en 2005 sur PS2, le jeu se parcourt encore de nos jours sur PS3 dans sa version HD sans déplaisir pour les yeux tant ce monde vide et aride est fascinant. Les mélodies, composées par Kow Otani, sont magistrales lors des affrontements contre les colosses, et elles resteront gravées à vie dans ma mémoire. C’est le genre de musiques à écouter avant un évènement important, de celles qui donnent du courage et confiance en soi. J'ai eu la chance d'assister au concert des Video games Live et je vous assure qu'en version orchestrale elle est envoutante.

Ce jeu est à ce jour le dernier sorti par la Team Ico, qui  travaille depuis sur The Last Guardian, annoncé à l’E3 2009 et initialement prévu sur PS3. Son trailer a fait fantasmer bien des joueurs.  Sony a récemment redéposé The Last Guardian auprès de l’USPTO, l’organisme américain en charge des brevets et marques. Le projet suit donc son cours sur PS4. Sera-t-il présenté à l’E3 2015 en juin prochain ? Sortira-t-il un jour ? La Team Ico est adepte des mystères.

Auteur : Steve Formento

Chroniqueur
Steve, alias Stibi. 35 ans, comptable et passionné de jeux vidéos depuis une petite trentaine d'années. Tout a commencé avec un Amstrad CPC, puis une Master System et la Super Nintendo. Football Manager m'a ensuite happé et je suis resté exclusivement sur PC jusqu'à la sortie d'Heavy Rain. Il me fallait une PS3. Il me faudra tous les jeux de Quantic Dream de toute façon, je me le suis promis. Même si un titre sort sur Ouya. A travers la rubrique Cœur de Gamer, je souhaite mettre en valeur le ressenti personnel sur un jeu en particulier à travers nos souvenirs marquants, peu importe si au final le jeu fut apprécié.

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