En Décembre 2013 j’ai terminé Brothers : a Tale of Two Sons sur PC. Une belle aventure, posée, émouvante et courte, c’est ce qu’il me fallait après le marathon que fut Final Fantasy XIII. J’ai toujours aimé alterner les expériences PC/PS3, ainsi que les types de jeu. Je ne le savais pas encore mais le Japon avait donné naissance un an auparavant à un RPG destiné à combler toutes mes attentes. Un jeu qui allait briser cette dualité PC-PS3 et délester encore un peu plus mon compte en banque à l’approche de Noël. Son nom ? Bravely Default.
Attention : cette chronique étant écrite alors que j'ai parcouru le jeu dans ses moindres recoins, la lecture de cet article vous expose à quelques spoilers...
Le coup de foudre
C’est donc un jour avant la sortie du jeu en France que j’ai entendu parler pour la première fois de Bravely Default, en parcourant un site web et par le biais d’une vidéo titrant quelque chose comme « un RPG dont on se souviendra longtemps ». Curieux, j’ai regardé des extraits de cette vidéo. Joli design, doublage japonais, scènes dynamiques... le jeu m’a paru effectivement attrayant.
Puis, j’ai visionné le trailer présenté au Tokyo Game Show en 2012. Et là, comment dire ? Bien plus qu’une claque, j’ai reçu un tsunami en pleine poire. Je suis resté les yeux écarquillés devant ces cinématiques sublimes, ces graphismes magnifiques, ces coups spéciaux et ces personnages charismatiques. Et ces voix japonaises, mon Dieu ! Il faut savoir que si un jeu me présente des voix japonaises, mon intérêt est éveillé. L’intensité que mettent les Seiyū (doubleurs) dans leurs textes, les sonorités de cette langue… Je suis fan. Et que dire des musiques de ce trailer ? J’étais totalement émerveillé.
L’héritier de Street Fighter 2 et de Heavy Rain
Après avoir vu cette présentation, ma décision fut prise : acheter une 3DS pour jouer à un jeu dont j'ignorais l'existence 5 minutes avant. Seulement deux jeux m’avaient jusqu’alors donné l’envie d’avoir une console : Street Fighter 2 sur Super Nintendo et Heavy Rain sur PS3 (pour lequel j’avais patienté trois années, avant de me l’offrir en même temps que la console.) Et là deux jours plus tard, j’ai reçu le jeu, avec un joli artbook offert pour la précommande. J’avais le jeu, mais pas encore la console ! C’est donc cette minuscule cartouche qui contient Bravely Default !?!
Une première inoubliable
Découvrir une console est toujours un moment marquant et lorsqu’elle s’accompagne d’un soft utilisant parfaitement ses capacités, le souvenir est indélébile. Ma dernière expérience sur portable remontait à la période Game Boy – Game Gear. Un copain m’avait montré la PSP, certes impressionnante, mais je ne l’avais pas essayée. Alors quand j’ai vu la cinématique d’introduction de Bravely Default, je suis resté bouche bée. La musique du générique, la jolie petite fée, tous les personnages présentés... Dès le départ j’étais conquis. Et puis il y a ce à quoi je ne m’attendais pas, au début de cette intro….
La console m’a demandé de « flasher » ce petit bout de papier sobrement nommé « carte Réalité Augmentée ». Je connaissais le principe mais je ne savais pas que la 3DS -qui ressemble quand même beaucoup aux game and watch de mon enfance- était capable d’accomplir une telle prouesse. A peine la carte reconnue par la concole, une demoiselle en détresse prenait vie devant mes yeux avant de tomber ! Maladroitement je bouge la console dans tous les sens jusqu’à la retrouver (j’avais flashé de trop près, du coup je la perdais facilement de vue) ! Une console portable et une minuscule cartouche capable de tant de prouesses technologiques ? Quelle extraordinaire découverte !
Deux mois de bonheur
Il m’a bien fallu presque 200 heures étalées sur 4 mois pour terminer l’aventure telle que je voulais la vivre. A aucun moment je n’ai ressenti de la lassitude, chaque nouveau lieu jouissant d’un design incroyable et d'une mélodie fascinante et adaptée, comme Ancheim et Florem. J’ai aimé chaque héros dont la personnalité se dévoile lors des dialogues optionnels. Ah, l’amour d’Edéa pour les pâtisseries sucrées et ses engueulades avec Ringabel, ce gros dragueur-beau parleur. Bon OK, j’ai parfois eu envie qu’Agnes ou Tiz envoient paître Airy, mais ils sont purs et bien élevés.
De même, chaque adversaire dispose d’un background travaillé que l’on découvre en progressant dans l’aventure, et n’est pas simplement une réserve à points d’expérience ou un prétexte pour acquérir une nouvelle classe. Et encore une fois, quel doublage en VO ! Victoria et sa voix d’enfant tranchant avec ses paroles directes et insultantes. Artemia la petite Mowgli furieuse au langage saccadé. Sans oublier Einheria, dont le character design est incroyable. Sa mort fut un moment d’autant plus triste que la mélodie l’accompagnant est poignante. Et au milieu il y a Qada pour lequel je voue une haine féroce. Un vrai sale type et sacrément balèze à battre !
Modernité et confort de jeu
Puisque j’évoque les batailles contre Qada, je dois dire que je garde un excellent souvenir du système de combat et plus largement de tout le gameplay. Visiter des donjons avec des pièges, ne pas voir ses points de vie remonter automatiquement après un combat, tout cela fut un vrai bonheur. Le système de Brave – Default autorisant à dépenser des coups à l’avance ou au contraire à les stocker permet non seulement d’établir des stratégies, mais aussi de terminer des combats en quelques secondes.
Trois idées m'ont paru vraiment pertinentes. D’abord, le fait d'ajuster la fréquence des combats dans les donjons. Ensuite, il est possible de réitérer les actions faites par vos personnages au combat précédent afin de ne pas passer une éternité dans les menus d'action. Dans la même veine, les combats en mode « avance rapide » permettent de plier les plus insignifiants en un clin d’œil. J’ai ainsi pu faire monter jusqu’au niveau maximum toutes les classes pour chaque héros. Et tout ça en regardant tranquillement mes matchs de foot le week-end. Un vrai confort de jeu évitant en partie la répétitivité des séquences de levelling inhérente au genre. Bravo !
Merci mes amis ! Arigatô min’na ! (attention, spoil sur la fin du jeu)
Pour terminer, je ne pourrai jamais oublier le combat final. Dans un superbe décor, les derniers voiles se lèvent sur l’intrigue et le jeu brise le quatrième mur lorsque mes amis possédant le jeu m’aident à leur tour, via leur propre monde. Ultime délire, la caméra de la 3DS s’active et reflète le visage du joueur dans le ciel nébuleux. Sauf que je ne me suis pas vu lors de ce passage, certainement trop pris par l'action, dommage ! Encore une fois la 3DS est pleinement exploitée, jusque dans les ultimes secondes de la fin du jeu qui utilise la fonction gyroscopique pour suivre l’héroïne qui officiera dans Bravely Second, j’ai nommé Magnolia. Epique !
Je vais m’arrêter là, inutile d’en dire plus. Tout le jeu n’a fait que confirmer, et même plus encore, ce que le trailer de deux minutes m’avait fait ressentir lorsque je l’ai découvert. Un besoin vital de jouer à ce jeu. Bravely Default c’est de l’amour codé dans une cartouche. Un grand merci à Silicon Studio qui l'a développé ainsi qu’au musicien Revo qui produit une bande son parfaite. Et apparemment je ne suis pas le seul à avoir l’avoir adoré, comme le prouve la critique faite par Guillaume Jolly que je vous recommande chaudement !
Auteur : Steve Formento
ChroniqueurSteve, alias Stibi. 35 ans, comptable et passionné de jeux vidéos depuis une petite trentaine d'années. Tout a commencé avec un Amstrad CPC, puis une Master System et la Super Nintendo. Football Manager m'a ensuite happé et je suis resté exclusivement sur PC jusqu'à la sortie d'Heavy Rain. Il me fallait une PS3. Il me faudra tous les jeux de Quantic Dream de toute façon, je me le suis promis. Même si un titre sort sur Ouya. A travers la rubrique Cœur de Gamer, je souhaite mettre en valeur le ressenti personnel sur un jeu en particulier à travers nos souvenirs marquants, peu importe si au final le jeu fut apprécié.
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