[Console] Intellivision

Mattel, le géant du jouet et inventeur de la Barbie, se lança à son tour dans l'industrie des jeux vidéo avec son ambitieuse Intellivision : techniquement supérieure à l'Atari VCS 2600, elle est la première console à proposer un processeur 16 bits et elle va tenter de reproduire l'idée d'APF de pouvoir transformer la console en un micro-ordinateur pour avoir une machine 2-en-1.

  • Constructeur: Mattel
  • Origine: USA
  • Nombre d'exemplaires vendus: 3000000
  • Nombre de jeux disponibles: 125
  • Prix au lancement: 299 $
  • Dates de sorties:
  • USA: 1980 Europe: 1980 Japon: 1982
  • Dates d'arrêt de la commercialisation:
  • USA: 1991 Europe: 1986 Japon: 1986
  • Prix relatif à aujourd'hui: 959 $

Histoire de la console

Un vrai concurrent au leader Atari

Star Strike

L'argument numéro 1 de Mattel face à l'Atari 2600 est la comparaison des graphismes : ces derniers sont bien plus détaillés sur l'Intellivision, avec parfois une pseudo-vue en 3D impressionnante pour l'époque.

Les contrôleurs de la console sont attachées à la console et sont moins pratiques à utiliser : composés d'un disque de contrôle permettant de se diriger dans 16 directions différentes, de 4 boutons d'action se trouvant sur le côté du pad et d'un pavé numérique sur lequel venait s'appliquer des caches en plastique décrivant les contrôles des différents jeux, il n'était pas des plus intuitif à utiliser. Ils sont par contre considérés comme étant très résistants à l'épreuve du temps. La console en elle-même est considérée comme étant une des machines les plus fiables qui ait été fabriquée dans l'histoire du jeu vidéo.

En 1983, Mattel sort l'Intellivision II, qui n'est qu'une révision esthétique de sa console.

Mattell ne persistera plus sur le marché des jeux vidéo

La concurrence avec Atari et Coleco, puis la saturation du marché du jeu en 1983 provoqua la liquidation de la branche Jeu vidéo de Mattel, qui préféra jeter l'éponge et vendre les droits en 1984 à une entreprise créée par un ancien cadre du projet Intellivision : INTV.

Les usines de Mattel cédées à Nintendo

Le premier prototype de Nintendo NES fabriqué aux USA

Quand il a été demandé à un ancien employé de l'entreprise ce qu'il est advenu des usines de Mattel qui fabriquaient ses consoles, ce dernier a répondu qu'elles avaient été alors vendu à une entreprise japonaise inconnue aux USA : Nintendo.

Une renaissance avec INTV

INTV écoula les stocks de consoles et de jeux jusqu'à leur épuisement, puis sorti une nouvelle variante de l'Intellivision : l'INTV System III, et réédita des anciens jeux à succès de la console. L'année 1985 appartient à INTV : aucune concurrence ne se profilait, et la Nintendo NES n'avait pas encore fait son apparition. En 1986, INTV sortit des titres qui avaient été développés pas Mattel, mais qui n'avaient jamais été commercialisés. La popularité de la NES augmenta momentanément les ventes de la console en 1987. En faillite, INTV ferme définitivement ses portes en 1991.


Variante(s)

Mattel Intellivision, 1980

La version de base de la console de Mattel. Des variantes ont été fabriquées par Sears (pourtant partenaire d'Atari) avec la Telegames Super Video Arcade qui possède des manettes débranchables, par Radio Shack avec la Tandyvision One, GTE et sa Sylvania Vision, et enfin Bandai au Japon.

Mattel Intellivision II, 1983

Une variante plus compacte, permettant enfin de débrancher les manettes. L'alimentation devient externe, et elle ajouter un indicateur lumineux de mise sous tension. Cette console a été réservée au marché américain. Contrairement à la première console, cette version est compatible avec l'accessoire System Changer qui permet d'utiliser des jeux d'Atari 2600 sur la console de Mattel.

INTV System III, 1985

Une version noire de la première console, non compatible avec le System Changer. Elle fût renommée plus tard en INTV Super Pro System.


Prototype(s)

Mattel Intellivision III, 1983

Présentée durant le salon CES de 1983, ce prototype permettait de jouer à de nouveaux jeux en haute résolution (320 x 192 pixels) et était aussi compatible avec les jeux Intellivision. Un Intellivoice était intégré, ainsi qu'un synthétiseur musical et des contrôleurs sans-fil.

Mattel Intellivision IV, 1982-83

En cours de développement dans les laboratoires de Mattel, cette console prévoyait de pouvoir afficher des graphismes en 3D, d'inclure en série un Modem pour le jeu en ligne et d'être épaulé par un puissant processeur. Initialement prévue pour être l'Intellivision III, son développement fût annulé par la nécessité de pousser ce qui allait devenir l'autre Intellivision III qui devait concurrencer la console Colecovision.


Principaux accessoires

Mattel Intellivoice, 1981

Un module d'extension utilisant un synthétiseur vocal permettant de simuler la voix pour les 5 jeux compatibles. Il se branche sur le port cartouche, et accueille lui-même un port cartouche pour insérer le jeu dans le module.

 

 

C'est la première fois qu'une console offre la possibilité de reproduire la voix humaine dans un jeu.

Mattel Playcable, 1981

Tout simplement le premier service de jeu en ligne ! Pour un abonnement de 4.95 $ par mois, vous aviez le droit à 24h de jeu en ligne mensuelles. Le service était compatible avec 15 jeux à son lancement. La connexion se faisait via le réseau câblé télévisé, en partenariat avec Mattel. Ce service est un succès, mais l'effondrement du marché du jeu vidéo en 1983 finit par le faire fermer. Il s'agit en tout cas de la première possibilité de jouer en ligne avec une console de jeux.

Mattel Keyboard Component, 1982

Mattel avait promis au lancement de l'Intellivision de fournir une extension la transformant en un véritable ordinateur. Mais la sortie de cet accessoire était sans cesse reportée car ce n'était clairement pas une priorité pour le fabricant de jouets. Des personnes qui avaient alors achetés la console pour sa future possibilité d'être utilisée comme un ordinateur personnel se plaignirent auprès de la Commission Fédérale du Commerce aux États-Unis pour obtenir gain de cause. Quelques unités du Keyboard Component furent envoyées aux consommateurs mécontents au frais de Mattel pour calmer les esprits. Seuls 4 000 exemplaires furent fabriqués. Cette extension comporte un clavier intégré, ainsi qu'un lecteur de cassette et une entrée microphone. Mais l'histoire de cette extension ne s'arrête pas là...

Mattel Entertainment Computer System, 1982

La commission chargée de surveiller Mattel n'est pas satisfaite et somme le fabricant de distribuer largement son extension pour transformer la console en ordinateur, sous astreinte de 10 000 $ par mois. Le fabricant sortit alors l'ECS qui était moins puissant que le Keyboard Component, mais qui remplissait l'essentiel des fonctions qui lui étaient demandées : changer l'Intellivision en un micro-ordinateur. L'Entertainment Computer System est composée de deux unités : le Computer Adaptator qui se branche sur la console sur le port cartouche et qui constitue l'unité centrale, et l'Intellivision Computer Keyboard qui est le clavier de cet ordinateur hybride.

Mattel Intellivision Music Synthetizer, 1982

Au même moment de la sortie de l'ECS, Mattel vend un clavier de musique de 49 touches similaire à celui d'un piano, et comportant un synthétiseur musicale.

Mattel System Changer, 1983

Un périphérique émulant la console concurrente Atari VCS qui permet de lancer des jeux de l'Atari 2600 sur sa console Intellivision II. Même si Atari menaça d'attaquer Mattel en justice, le fait qu'Atari n'avait les droits que sur le nom VCS et non pas sur le contenu des cartouches fait que ce périphérique était tout à fait légal. Imaginez de nos jours Sony qui vendrait un adaptateur pour faire tourner les jeux de Nintendo ou de Microsoft sur sa console !

Hover Force 3-D, 1984

Mattel développait en secret un jeu en 3D, Hover Force 3-D, utilisant une technologie inédite de lunettes développée par le Georgia Institute of Technology. Présentée durant le salon CES de 1984, ce système 3D fit rapidement parler de lui. La direction décida de lancer immédiatement le développement de 2 autres titres en 3D, mais Mattel Electronics ferma brutalement ses portes, frappé par la crise.

Auteur : Nicolas Perrier

Co-fondateur / Contributeur
Passionné de nouvelles technologies, fantasmant sur les consoles de jeux depuis tout petit et ayant une certaine culture Business et Marketing lui permettant de voir parfois clair dans les stratégies des constructeurs ou des éditeurs, Nicolas est le touche-à-tout du Standalone Post.

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