Nous sommes de retour pour le dernier article consacré à Tomb Raider: Chronicles ! Souvenez-vous : le Père Dunstan s’apprêtait à nous faire voyager dans sa froide et grise Irlande.
Lara n’est alors qu’une adolescente, et comme bon nombre d’ados, elle part passer ses vacances chez un proche de ses parents. Et qui de plus proche des Croft que ce bon vieux Winston ? Alors, certes, ce n’est pas l’idée la plus excitante de l’année et Lara aurait peut-être préféré se rendre à Camp Rock.
C’est pour lutter contre la torpeur de ces jours gris que vous sautez dans le bateau du père Duncan, sans qu’il ne s’aperçoive de votre présence. Cette idée, comme la grande majorité des idées ayant germé dans la tête d’ados qui s’ennuient, est mauvaise ! Et vous allez vous attirer des ennuis.
Ces ennuis prendront la forme de petites pommes de terre ambulantes et d’une terrible malédiction. En effet, au détour d’une promenade dans un environnement glauquissime, vous allez tomber sur le fantôme d’un pendu à la recherche de son coeur. Ce dernier a été enterré par un abbé dans les racines d’un arbre, au-dessus d’un caveau.
Malheureusement, après lui avoir rendu son coeur, vous ne pourrez pas rentrer prendre le thé : le père Duncan va être kidnappé par un cavalier fantôme nommé Vladimir Kaleta ! Vous vous souvenez forcément de lui...
Vladimir a été maudit par un abbé et est désormais incapable de quitter l'île, puisque - comme la plupart des îles - elle est cernée d'eau. Or, s'il peut léviter au-dessus du sol, il est parfaitement incapable de nager, de marcher sur l'eau, ou de couper la mer en deux comme tant d'autres gais lurons avant lui.
Il oblige Lara à désactiver deux moulins qui brassent l'eau tout autour d'eux, sans quoi il tuera le père Duncan. Comme la mort de ce dernier aurait grandement nui à la création de ce fameux Tomb Raider : Sur les Traces de Lara Croft, l'adolescente aux couettes remplit sa part du contrat sans broncher. Elle est néanmoins perturbée en permanence par les pommes de terre, lorsqu'elle n'est pas simplement troublée par le goût douteux du monde qui l'entoure.
Ceci dit, le niveau semble plutôt inspiré de Sleepy Hollow et de son cavalier sans tête que de Men in Black... Mais rien n'explique la présence de ces petits monstres au moins aussi laids qu'un chat sans poils.
Lara retourne auprès de Kaleta pour récupérer le prêtre, mais le sombre cavalier a une dernière doléance (comme tous les méchants) : finalement, il aimerait beaucoup prendre la vie de Lara. Le Père Duncan trouve in-extremis l'idée pour sauver son amie : il lui demande d'ouvrir le Bestiaire et de lire les noms qu'il contient... En effet, quiconque prononce le nom d'un démon en devient le maître. Comme une certaine Adrienne en 1996, Lara entame alors une longue litanie pour sauver sa peau acnéique. C'est au moment où elle dit "Verdilet !" que le démon s'immobilise enfin : Lara et Duncan sont saufs, il est temps de rentrer boire un thé.
L'histoire vous propulse ensuite, avec une grande brutalité, dans la tour Von Croy Industries à New York City. Car oui, on peut être Werner Von Croy, archéologue australien, et posséder une immense tour de bureaux à New York. It happens. Nous faisons la rencontre de Zip, recruté suite au désistement de Velcro ! [...] Il est là pour guider Lara dans cet univers truffé de nouvelles technologies auquel elle est totalement étrangère. Ce niveau se veut plus orienté infiltration et Laranity va se faufiler jusqu'à la pièce où Werner retient l'Iris. Ce fameux Iris que vous aviez récupéré avec lui au Cambodge dans le premier niveau de Tomb Raider: La Révélation Finale.
Ce niveau sera encore l'occasion de glisser un florilège d'éléments WTF, pêle-mêle, issus d'orientations diverses. Ainsi, vous serez confrontés à des hommes-machines dans des costumes à la Pacific Rim, quand vous ne serez pas transformé en Kryptopterus bicirrhis dans une étrange pièce verte.
Avec toute la discrétion que nous lui connaissons, Lara finit par récupérer l'Iris et s'échapper de la tour en passant par le toit. Vous pouvez être soulagé : les réminiscences des trois vieillards s'achèvent ici. Une dernière image : Von Croy - toujours lui - rongé par les remords, a entrepris des fouilles sur le lieu où vous avez disparu... Et tout d'un coup, sous les ruines du Temple d'Horus, la bretelle d'un sac-à-dos apparaît...
En définitive, qu’est-ce qui vous attend ?
Eh bien, ces chroniques sont ni plus ni moins que ce que leur nom laisse deviner : de petites aventures sans lien, proposées pour vous faire patienter jusqu’à l’an prochain. Difficile de revenir après la magie distillée par l’épisode précédent, et l’on ressent clairement que la formule s’essouffle. Cinq ans après la claque, Lara Croft perd un peu de sa superbe dans cet épisode.
Cependant, elle est toujours laissée pour morte et les fans n’en peuvent plus : qu’est-il advenu d’elle ? L’Ange des Ténèbres nous apportera une réponse, quelque peu maladroite certes, et qui ne suffira pas à effacer la déception de cet épisode. Surtout qu’elle se fera attendre : il n’y aura plus de Lara entre 2000 et 2003 !
Il est difficile de juger l’histoire de cet opus puisqu’elle n’existe pas réellement, dans le sens où les différents niveaux n’ont aucun lien. Les trois protagonistes, venus enterrer Lara, profitent d’un feu de cheminée pour se souvenir d’une aventure, et c’est tout. Pas de quête à travers le monde ou d’employeur véreux pour agiter des carottes sous notre nez. En voulant jouer la carte de la nostalgie, Core Design a fait un fashion faux-pas, comme dirait Cristina, un peu comparable au port du legging chez les femmes de plus de vingt ans.
Le gameplay n’a pas évolué et il semble que nous ayons atteint les limites du moteur graphique. Celui-ci est d’ailleurs complètement revu pour la sortie de Tomb Raider : L’Ange des Ténèbres. Nous pourrons d’ailleurs parler de révolution, pour le meilleur et pour le pire…
Niveau énigmes, il ne faut pas s’attendre non plus à des heures et des heures d’arrachage de cheveux. L’éternel principe du “Je vais chercher une clé au fond d’un tombeau pour ouvrir un portail à l’autre bout de la ville” ne connaît pas la crise : il nous est encore servi ici. Lara semble avoir posé son cerveau parmi ses babioles, puisqu’elle se jette dans un sous-marin Russe plutôt que d’aller chercher son artefact par ses propres moyens. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? (Question rhétorique, n’allez pas perdre le reste de votre soirée dans les commentaires).
L’ambiance, grâce au choix de niveaux décousu, se paye le luxe d’être radicalement différente d’un niveau à l’autre. Avec plus ou moins de réussite… L’Islande, par exemple, est particulièrement laide et n’arrive pas à distiller en nous le sentiment de malaise recherché. Le niveau suivant se veut plus orienté “infiltration”, mais nous retrouvons la formidable tenue en cuir de Lara et l’ensemble vire très légèrement au ridicule. Ceci dit, elle date de la même année que Matrix et l’ensemble graouu de Trinity… Voilà qui explique peut-être ce choix saugrenu.
En définitive, peut-être que vous aurez apprécié de vous replonger dans ce Tomb Raider… Vous l’aurez compris : ce n’est pas le cas de votre humble servante. Il est d’autant plus difficile de jouer à des épisodes comme celui-ci lorsqu’on est fan de la saga… Mais c’est comme ça : Chronicles est un épisode dont on se serait bien passé.
Et c’est parti pour trois ans et demie d’attente fiévreuse, avant qu’un souffle nouveau vienne enfin dépoussiérer le manoir de Lady Croft...
La semaine prochaine, nous allons nous intéresser à l'empire commercial autour de l'aristocrate... Sortez vos mugs et vos posters !
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Auteur : Alyzée
ChroniqueuseEn privé : geekette de 23 ans, adoratrice de bons restos et de jeux vidéo (PC beaucoup, PS3 un peu !) Et en public, tout pareil, une formation d'ingénieur en électronique en plus.
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