Bastion est un jeu d'action avec une touche de RPG, qui tient son originalité dans la façon dont la narration est délivrée. Mais est-ce qu'une pointe d'originalité suffit à en faire un bon jeu ? C'est ce que nous allons découvrir dans ce test.

Le jeu commence avec un héros dont on ne sait rien pour plonger rapidement dans l'action à travers un petit didacticiel. Tandis que l'on apprend les commandes, le style narratif se démarque tout de suite avec une voix qui commente ce qui se présente à l'écran. Elle suit le rythme que vous donnez à votre personnage, surnommé "le Kid" (l'enfant pour les anglophobes), en décrivant vos actions. Le texte de la voix évolue donc en fonction de vos actions, si vous tombez dans un trou, éliminez tous les ennemis ou frappez frénétiquement, etc. C'est ce point qui constitue la principale originalité dans le jeu, car tout passe en description par le narrateur, que l'on rencontre rapidement dans l'aventure et surnommé "l'Étranger". Il raconte l'histoire au fur et à mesure que vous la vivez en donnant des indications sur le lieu, les personnages et les créatures.

Concernant l'histoire, il s'agit de suivre le Kid qui se réveille après qu'un terrible fléau se soit abattu sur le monde le faisant quasiment disparaître. Afin de lutter contre ce fléau, il va tenter de reconstruire le Bastion, une sorte de forteresse qui servira de base des opérations entre les différentes missions. Chacune de ces missions consiste généralement à chercher un noyau afin d'agrandir le Bastion. C'est aussi l'endroit où l'on pourra discuter avec l'Étranger ainsi que les quelques personnes rencontrées. Les discussions se déclenchent en présentant des objets souvenirs récoltés pendant les missions. Une façon d'en apprendre un peu plus sur le monde ou sur les personnages qui le composent. A chaque noyau récupéré il sera possible de construire ou améliorer un bâtiment.

Chaque bâtiment apporte une fonction différente. Il y a par exemple la distillerie qui permet de s'octroyer des bonus, l'artillerie qui permet de changer d'armes et de technique spéciale, la forge pour améliorer les armes, et d'autres qui sont à découvrir. Ces bâtiments constituent une part de l'aspect "rpg" du titre. En effet, le héros gagne en expérience à chaque ennemi vaincu, et le passage de niveau permet de gagner quelques points de vie maximum et de débloquer un bonus supplémentaire à choisir dans la distillerie. Pour coller avec le style narratif particulier du jeu, chaque fois que vous choisirez un bonus, le narrateur vous en fera une petite description ou racontera une anecdote à ce sujet. Ensuite il est possible de choisir 2 armes, généralement une de corps à corps et une de distance mais au final le choix est totalement libre, ainsi qu'une technique spéciale à déclencher soit pour éliminer rapidement un gros monstre, soit pour vous sortir d'un mauvais pas. Les armes peut être améliorées grâce à des composants trouvés lors des missions ou en réalisant des défis. Pour chaque composant, et moyennant finance, on dispose du choix entre 2 améliorations pour une arme. Ce choix est modifiable autant de fois que voulu, du moment que l'on dispose de la forge, ce qui permet d'affiner sa façon de jouer au fur et à mesure.

Le Kid dispose également d'un bouclier qui permet de se protéger des attaques ou avec un déclenchement au bon moment de faire une contre attaque. Il est aussi possible de faire une roulade pour esquiver une attaque. Cet arsenal permet d'équiper notre héros en fonction du style du joueur ou bien en fonction de la situation. Tous ces mécanismes contribuent à apporter une expérience "action" assez agréable. Le coté "rpg" se trouve d'ailleurs plutôt en retrait dans le titre, ce qui n'est pas gênant en soi. L'aventure propose des situations assez diverses, embuscades, arènes, boss, balades et déplacements à bord d'embarcation. On passe des moments de douce contemplation ainsi que d'activité intense.

Ces moments d'activité, où l'on se fait submerger par une horde de monstres et de pièges ou bien par un monstre particulièrement belliqueux, pointe sur un défaut important du titre. Ce n'est pas l'action qui est ici mise en cause, le dosage et la jouabilité étant bien équilibrés, mais l'une des particularités qui est mise en défaut, la narration. Si entendre et lire le récit du narrateur pendant les moments calmes est original et très agréable, il devient en revanche très difficile de suivre les sous-titres pendant qu'un pont s'écroule ou qu'un monstre géant tente de vous dévorer. Pour ceux qui n'arrivent pas à comprendre l'anglais à l'oral, c'est une partie de la narration qui est mise à l'écart pendant ces moments là. Ils sont heureusement assez peu nombreux, mais tout de même bien présents.